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Le candidat nationaliste George Simion est arrivé en tête du premier tour des élections présidentielles avec plus de 40% des voix. S'il remporte aussi le second tour dans deux semaines, son élection pourrait avoir de lourdes conséquences en Europe.
Sous les affiches de figures roumaines historiques, les partisans de George Simion, célèbrent la large victoire de l'extrême droite au premier tour des élections. "C'est une victoire contre le système. Nous sommes heureux que le système tombe. Nous voulons nous en débarrasser", s'exclame une manifestante.
George Simion, à la tête du parti AUR, a recueilli près de 41% des suffrages... un score écrasant et inattendu. "Votre soif de liberté a triomphé. C'est votre victoire, pas la mienne. Et elle continuera à triompher", a ainsi déclaré George Simion, candidat de l'extrême droite aux élections présidentielles roumaines.
George Simion était encore inconnu il y a quelques mois. Mais cet automne, une première élection présidentielle était annulée pour soupçons d'ingérence russe. Calin Georgescu, leader de l'extrême droite, arrivé en tête, se voyait sanctionné d'une exclusion. Une situation qualifiée de coup d'État par l'AUR et sur laquelle le parti nationaliste a largement surfé pour faire élire son nouveau candidat.
"Cette formation surfe beaucoup sur ce rejet de la classe politique à travers un discours de nature populiste", explique Benjamin Biard, chercheur au Crisp. "C'est un élément qui a pu favoriser le développement de cette formation qui, rappelons-le, se dégage dans le cadre d'une élection présidentielle qui est réorganisée puisqu'un premier scrutin avait déjà eu lieu il y a quelques mois avant d'être invalidé, suite notamment à des soupçons d'ingérence russe".
Ce sont des formations qui peuvent directement mettre à mal le fonctionnement des institutions européennes
Grand fan de Donald Trump, le nouveau leader de l'AUR s'affiche aussi aux côtés d'autres figures de l'extrême droite européenne. Comme eux, il est eurosceptique. "C'est un fait que la plupart des formations d'extrême droite qui se développent aujourd'hui en Europe - et c'est le cas notamment de l'AUR en Roumanie - sont des formations eurosceptiques, voire franchement europhobes, qui ne portent pas dans leur cœur le projet européen tel qu'il existe aujourd'hui", réagit Benjamin Biard. "Donc, effectivement, ce sont des formations qui peuvent directement mettre à mal le fonctionnement des institutions européennes".
Et l'ascension de George Simion est une mauvaise nouvelle aussi pour l'Ukraine. La Roumanie est jusqu'à présent un allié précieux, mais le leader de l'AUR a prévenu qu'il stopperait l'aide militaire s'il était élu.
Le second tour des présidentielles se tiendra le 18 mai. Face au candidat d'extrême droite, le centriste Nicusor Dan, un scrutin crucial pour le pays et ses voisins.


















