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Des militants pour le climat du groupe allemand "Letzte Generation" (Dernière Génération) bloquent lundi la circulation sur différents axes de Berlin, au grand dam du gouvernement d'Olaf Scholz qui estime "avoir fait plus pour la protection de l'environnement que tous les gouvernements précédents".
La police berlinoise, interrogée par l'AFP, a recensé des actions de protestation dans une trentaine de lieux de la capitale allemande, notamment sur le périphérique où les militants se sont, comme à leur habitude, collés au bitume.
"Nous, Dernière Génération, nous (...) mettons la ville à l'arrêt pour que le gouvernement se bouge", a déclaré Raphael Thelen, un activiste du mouvement, dans une vidéo diffusée sur Twitter.
"Nous ne soutenons naturellement pas ce genre d'actions de protestation", a déclaré le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Hebestreit, lors d'un point presse régulier à Berlin, estimant que la coalition des sociaux-démocrates, écologistes et libéraux actuellement au pouvoir avait fait plus que n'importe quel autre gouvernement précédent.
Sur Twitter, le ministre des Finances, le libéral Christian Lindner, a qualifié de "violence physique" les actions des militants. "Celui qui veut une autre politique peut fonder un parti et chercher une majorité pour défendre ses positions", a-t-il dit.
Le ministre des Transports, Volker Wissing, également membre du parti libéral, doit rencontrer les militants de "Letzte Generation" le 2 mai.
Environ 500 fonctionnaires des forces de l'ordre et un hélicoptère tentaient de dégager les manifestants, vêtus la plupart du temps d'un gilet de sécurité orange et qui par petits groupes de deux ou trois étaient assis en tailleur sur la route, le pantalon et les mains nues collées à l'asphalte.
"C'est relativement simple de réduire les émissions. Les 10% les plus riches consomment en Allemagne autant d'énergie que les 50% les plus pauvres", a affirmé Raphael Thelen, un activiste du mouvement, dans une vidéo diffusée sur Twitter.
Le groupe "Letzte Generation" a attiré l'attention ces derniers mois par plusieurs actions de désobéissance civile, en bloquant de grands axes routiers ou en projetant différentes substances sur des tableaux dans des musées.
Des centaines de procédures judiciaires sont en cours pour ces actions, considérées comme des troubles à l'ordre public.
Récemment, le tribunal de Heilbronn (sud-ouest) a condamné trois activistes à des peines de cinq, quatre et trois mois de prison ferme. Ce jugement est, selon le parquet et les militants, le plus dur rendu jusqu’ici en Allemagne contre des membres de "Letzte Generation".
Le gouvernement du chancelier social-démocrate Olaf Scholz affiche des objectifs climatiques ambitieux, mais les activistes doutent de sa capacité à respecter ses engagements, comme celui de produire 80% de l'électricité au moyen d'énergies renouvelables en 2030.
La coalition est également entravée par les divergences de vues entre les trois partis membres, notamment écologistes et libéraux, sur la politique climatique.
Le Conseil des experts du climat, chargé d'évaluer l'action du gouvernement, a rendu la semaine dernière un rapport estimant que l'Allemagne risquait de ne pas atteindre ses objectifs de réduction de CO2.