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L'Ukraine revendique de légers gains après des combats "difficiles"

L'Ukraine a revendiqué lundi avoir repris 37 km2 dans l'est et le sud après une semaine "difficile" dans le cadre de sa contre-offensive, tout en rapportant que les troupes russes étaient elles aussi à l'attaque sur d'autres secteurs du front.

Les forces ukrainiennes ont lancé début juin une opération d'envergure destinée à reprendre les territoires occupés par la Russie, mais les gains restent pour le moment limités du fait d'une puissante défense russe et d'un manque d'aviation et de munitions d'artillerie.

"La semaine dernière a été difficile sur le front, mais nous réalisons des progrès. Nous avançons pas à pas", a résumé le président ukrainien Volodymyr Zelensky sur Telegram.

Selon la vice-ministre de la Défense Ganna Maliar, l'armée ukrainienne a repris au cours des sept derniers jours 28,4 kilomètres carrés dans le Sud et 9 km2 dans l'Est, où elle combat notamment autour de la ville dévastée de Bakhmout.

"L'ennemi résiste fortement, un duel très rude est en cours", a souligné Mme Maliar, alors que Moscou a construit pendant des mois des lignes défensives à base de tranchées et de champs de mines.

De l'autre côté du front, l'armée russe a lancé des attaques dans les secteurs d'Avdiïvka, de Mariïnka et de Lyman, auquel s'ajoute depuis la fin de semaine dernière celui de Svatové, selon la même source.

- "Loyauté" des troupes russes -

En Russie, le ministre de la Défense Sergueï Choïgou a lui assuré lors d'un briefing lundi que Kiev n'avait "atteint ses objectifs sur aucun axe" depuis le début de sa contre-offensive. Il a revendiqué la destruction de 16 chars Leopard occidentaux livrés à l'Ukraine.

Réagissant également pour la première fois à la rébellion du groupe Wagner fin juin, M. Choïgou a estimé que la mutinerie n'avait "pas affecté les opérations des troupes" en Ukraine, saluant leur "loyauté" qui a permis de la faire échouer.

Les services de sécurité russes, le FSB, ont de leur côté annoncé avoir arrêté un homme accusé d'une tentative d'assassinat à la bombe de Sergueï Aksionov, dirigeant installé par Moscou en Crimée, péninsule ukrainienne annexée en 2014.

Selon le FSB, cet homme a été "recruté par des officiers du SBU", les services de sécurité ukrainiens, et avait suivi une "formation au renseignement subversif en Ukraine, y compris aux explosifs".

Imputés à Kiev par Moscou, plusieurs attentats ayant tué ou blessé des responsables de l'occupation russe en Ukraine ont eu lieu depuis le début de l'invasion russe en 2022.

Ailleurs en Ukraine, une personne a été tuée et 15 autres blessées dans une attaque de drone russe ayant frappé un immeuble d'habitation à Soumy (nord-est), ont indiqué les services de secours.

- Crispations -

Si les analystes estiment que l'Ukraine n'a pas encore lancé le gros de ses forces fraîchement formées et équipées d'armes occidentales dans sa contre-offensive, la lenteur apparente de l'opération, surtout par rapport aux précédentes avancées dans le Nord-Est et le Sud l'an dernier, semble avoir suscité des crispations.

Le commandant de l'armée ukrainienne Valery Zaloujny s'est ainsi agacé dans une interview au Washington Post vendredi de l'impatience exprimée par certains, y compris en Occident, à voir des progrès sur le terrain face aux forces russes.

"Ca me gonfle", a-t-il lancé, exhortant à accélérer les livraisons des avions de guerre F-16 qui ont été promis par les Occidentaux.

Volodymyr Zelensky a accusé samedi les partenaires occidentaux de Kiev de "traîner des pieds" sur la formation des aviateurs ukrainiens au pilotage des F-16.

Le chef d'état-major américain Mark Milley, depuis Washington, a répondu que les Etats-Unis et leurs alliés faisaient leur possible pour envoyer ce dont l'Ukraine a besoin.

Le chef du comité militaire de l'Otan, l'amiral Rob Bauer, a lui estimé lundi qu'il n'était "pas surprenant" que la contre-offensive ukrainienne ne progresse pas rapidement, compte tenu des "énormes obstacles défensifs" russes qui doivent inciter à la "prudence".

Ces développements sur le terrain interviennent une semaine avant une importante réunion de l'Otan à Vilnius en Lituanie, au cours de laquelle les alliés doivent formuler une position commune sur les garanties de sécurité qu'ils sont prêts à accorder à l'Ukraine, faute d'une promesse d'adhésion accélérée.

Volodymyr Zelensky a exigé samedi que son pays reçoive un "signal très clair et intelligible", une "invitation" selon laquelle son pays pourra "devenir un membre à part entière de l'Otan après la guerre".

Sur le plan judiciaire, un bureau international chargé d'enquêter sur le "crime d'agression" contre l'Ukraine a ouvert lundi à La Haye aux Pays-Bas, possible premier pas vers la création d'un tribunal spécial destiné à traduire en justice les dirigeants russes pour avoir lancé cette guerre.

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