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L'islamologue suisse Tariq Ramadan, accusé de viols en France et qui doit comparaître à Genève lundi également pour viol, a demandé le dépaysement de la procédure instruite à Paris, accusant la juge d'instruction d'avoir voulu "influer" sur les investigations en Suisse, a appris l'AFP de source proche du dossier.
Dans sa demande de dépaysement déposée vendredi, dont l'AFP a eu connaissance, le prédicateur indique qu'au cours de la préparation du procès en Suisse, il a pris connaissance de courriers entre les magistrats suisses et français.
Selon ces courriers, il apparaît que dans le cadre d'une entraide pénale internationale, les autorités helvètes avaient demandé à plusieurs reprises à la justice française "une copie de l'intégralité du dossier instruit par les juges d'instruction du tribunal judiciaire de Paris" contre lui, dans l'intérêt de l'enquête menée en Suisse.
Or, les magistrats français n'ont exécuté que "partiellement" cette demande, ne versant qu'une partie de la procédure, affirme-t-il.
Pour Tariq Ramadan, "en sélectionnant les pièces à communiquer et en transmettant arbitrairement celles qu'elles ont estimé être en lien avec les faits poursuivis en Suisse, les juges d'instruction ont délibérément violé les conventions internationales (...) et ont commis un excès de pouvoir, en privant le Ministère public genevois de la possibilité de recueillir des éléments à charge et à décharge aux fins de mener à bien son enquête".
"Il s'agit là d'une véritable entrave dans les investigations diligentées en Suisse, sinon d'une immixtion de nature à influer délibérément et en dehors des voies légales sur le cours d'une procédure étrangère", ajoute-t-il.
L'islamologue doit comparaître à Genève à partir de lundi pour viol et contrainte sexuelle dans une affaire remontant à près de 15 ans, des accusations qu'il conteste.