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"Des fêtes souillées": plusieurs centaines de personnes se sont réunies vendredi soir à Bayonne pour protester "contre toutes les violences", après le décès d'un homme des suites d'une agression fin juillet durant les fêtes de la ville.
Sur la place de la mairie, une minute de silence a été observée en hommage à ce Bayonnais âgé de 46 ans, décédé jeudi après une violente agression survenue le premier soir des festivités, le 26 juillet.
Après un traumatisme cranio-cérébral et neuf jours de coma artificiel, la victime n'a pas survécu, a confirmé vendredi le parquet de Bayonne.
L'enquête, ouverte pour tentative de meurtre, a été requalifiée en meurtre, a précisé le parquet, confirmant une information de France Bleu Pays basque.
Les trois suspects de l'agression mortelle, toujours recherchés, sont décrits comme étant âgés de 20 à 25 ans, "de corpulence athlétique" et ayant le torse nu au moment des faits. L'appel à témoins lancé au lendemain de l'agression a été complété par un portrait-robot de l'un d'entre eux, diffusé depuis jeudi.
La victime a été rouée de coups alors qu'elle rentrait chez elle et avait fait une remarque aux trois hommes, surpris en train d'uriner devant sa porte.
- Fréquentation record -
Son décès a suscité une vive émotion parmi les habitants de Bayonne, où les fêtes annuelles, qui ont connu cette année une fréquentation record de 1,3 million de "festayres" (festivaliers), sont un incontournable rendez-vous.
Le maire Jean-René Etchegaray a adressé un "témoignage de soutien et d'affection" à la famille et aux proches de la victime "dans cette douloureuse épreuve", via un message publié sur le réseau social Twitter, rebaptisé X.
Dans le passé, de rares cas d'agressions mortelles ont été recensés lors de fêtes estivales dans le Sud-Ouest: un jeune de 18 ans avait notamment été tué d'un coup de couteau à Habas (Landes) en 2007 et un de 19 ans avait été mortellement poignardé lors d'une bagarre à Nay (Pyrénées-Atlantiques) deux ans plus tard.
À Bayonne, le dispositif de sécurité – renforcé depuis l'attentat du 14 juillet 2016 à Nice avec plus de 1.000 effectifs de police, gendarmerie et agents de sécurité privée – représente un tiers du budget de l'organisation des fêtes, qui dépasse trois millions d'euros.
Le maire, de nombreux élus, mais aussi des membres d'associations ou des habitants de la ville et des environs ont fait le déplacement vendredi soir pour témoigner de leur solidarité avec les proches de la victime.
Pour Jean-Pierre Delos, Bayonnais de 61 ans, cette agression mortelle est "lamentable". "Comment comprendre ? C'est impossible. J'ose espérer que ses agresseurs seront arrêtés très vite", a-t-il dit à l'AFP.
- "C'est barbare" -
D'autres ont déploré que l'esprit convivial des fêtes se soit perdu avec l'affluence.
"Avant on venait tranquille aux Fêtes et elles changent, on le voit, il y a trop de monde", estime Sylvie Etchegoyen, âgée de 61 ans. "Se faire agresser parce qu'on a rouspété contre des personnes qui urinaient chez nous, c'est barbare", s'indigne-t-elle.
Au micro, Michaëlla Clapisson, représentante des "peñas" bayonnaises (locaux associatifs), a dénoncé des "fêtes souillées par des actes d'une insupportable violence", avec également plusieurs cas de viols qui se seraient produits lors des festivités.
Alors que quatre enquêtes pour viols "survenus sur la voie publique ou dans des appartements" avaient déjà été ouvertes, une cinquième enquête pour viol et agression sexuelle a été confiée à la PJ de Bayonne, concernant deux victimes mineures, a-t-on appris auprès du parquet.
Les investigations sont toujours en cours pour tenter de retrouver les auteurs présumés.
Depuis plusieurs années, un vaste travail de prévention des agressions sexuelles est mené avant et pendant les fêtes par les associations et la municipalité.
En 2022, deux hommes de 25 et 19 ans avaient été mis en examen pour le viol d'une femme de 27 ans lors des fêtes.