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L'association de défense des consommateurs Foodwatch a annoncé avoir porté plainte mercredi à Paris contre Nestlé Waters et le groupe Sources Alma pour les traitements de désinfection interdits auxquels ils ont eu recours sur leurs eaux minérales, dont Vittel et Perrier.
"Personne, pas même une multinationale comme Nestlé, n'est au-dessus des lois", estime Ingrid Kragl, directrice de l'information de Foodwatch, citée dans un communiqué.
"C'est la raison pour laquelle nous portons plainte aujourd'hui" devant le tribunal judiciaire de Paris contre ces deux entreprises pour neuf infractions à la directive européenne sur les eaux minérales, au Code de la consommation et au Code de la santé publique, explique-t-elle.
Un rassemblement de quelques militants de l'association s'est tenu devant le tribunal dans la matinée, au cours duquel ont été brandies des pancartes avec écrit "Fraude massive" ou "Personne n'est au-dessus des lois", d'après un photographe AFP.
La plainte a ensuite été déposé, a indiqué l'avocat de l'association François Lafforgue. Avec celui de Marseille, le tribunal judiciaire de Paris dispose de l'un des deux pôles nationaux santé publique, aux compétences et moyens élargis en la matière.
"Nestlé Waters et Sources Alma ont fait croire à leurs consommateurs qu’elles leur vendaient de l’eau minérale naturelle, conformément à ce que cela implique en termes de bienfaits pour la santé et de qualités nutritionnelles, tandis qu’elles leur vendaient, en fait, de l’eau anciennement contaminée qui avait été traitée de façon illégale" a indiqué le conseil.
"Ces techniques ont nécessairement eu un impact sur les constituants essentiels de l’eau, dès lors qu’elles ont eu pour effet de la purifier afin de la rendre potable", s'est-il inquiété.?
Fin janvier, le numéro un mondial de l'eau minérale Nestlé Waters avait révélé dans la presse qu'il avait recouru à des traitements interdits d'ultraviolets et de filtres au charbon actif sur certaines de ses eaux minérales (Perrier, Vittel, Hépar et Contrex) pour maintenir "leur sécurité alimentaire".
Des pratiques courantes dans le cas de l'eau du robinet, dénuées de risques sanitaires, mais interdites pour les eaux minérales naturelles dans l'Union européenne.
Nestlé Waters a par ailleurs reconnu avoir informé de ces pratiques dès 2021 les autorités françaises, qui ont alors ouvert une enquête concluant que "près de 30% des désignations commerciales" dont certaines du groupe Sources Alma "subissaient des traitements non conformes" en France, avaient rapporté Le Monde et Radio France fin janvier.
"C'est une fraude massive dont Nestlé Waters, le groupe Sources Alma mais aussi l’État français devront répondre", estime Foodwatch.
L'association a adressé une lettre à la Commission européenne, dénonçant "la complaisance de la France, mouillée dans cette affaire depuis plusieurs années, qui aurait dû alerter les autorités européennes et les autres États membres importateurs de ces eaux".
Deux parquets, ceux de Cusset (Allier) et Épinal (Vosges), ont déjà ouvert des enquêtes préliminaires pour tromperie.