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Digne d'une série télé: grâce aux "progrès techniques", un meurtre vieux de 15 ans est en passe d'être élucidé

Un meurtre vieux de 15 ans en passe d'être élucidé grâce aux progrès de l'identification ADN: un homme suspecté d'avoir tué Caroline Marcel sur les bords du Loiret en 2008 a été écroué samedi, a indiqué le parquet de Nanterre, où cette affaire avait été transmise au pôle "cold cases".

Interpellé et placé en garde à vue mardi à Toulouse, l'homme a été présenté samedi après-midi à une juge d'instruction de ce pôle national dédié aux affaires non élucidées. Il a "gardé le silence" pendant son interrogatoire de première comparution, a précisé le parquet dans un communiqué, avant d'être mis en examen et placé en détention provisoire pour meurtre. Il avait 18 ans au moment des faits.

En juin 2008, Caroline Marcel avait été tuée alors qu'elle était partie faire son jogging près d'Olivet, dans la banlieue sud d'Orléans (Centre-Val de Loire). Cette année, le dossier avait été transmis au pôle dit "cold cases" des crimes sériels ou non élucidés de Nanterre, selon le parquet. Le juge d'instruction d'Orléans en avait été dessaisi en juin et la juge d'instruction Nathalie Turquey avait été désignée en août.

Le suspect a d'abord été placé en garde à vue mardi à Toulouse auprès des enquêteurs de l'Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP), co-saisi avec la police judiciaire d'Orléans.

"Progrès techniques"

C'est "une nouvelle exploitation des scellés" qui "a permis l'identification d'un profil génétique sur la clé de la voiture" de la victime, âgée de 45 ans, a détaillé le parquet. Une identification permise par "les progrès techniques réalisés en matière d'extraction de traces et empreintes sur des surfaces précédemment inexploitables", a ajouté le parquet.

"Ceci a conduit à l'identification d'un homme âgé de 18 ans et présent dans le secteur au moment des faits", selon cette même source.

Le corps de la victime avait été découvert dans la rivière le Loiret: d'après la procureure de la République d'Orléans de l'époque, Isabelle Toulemonde, Caroline Marcel était "morte par strangulation et étouffement avant d'être placée dans l'eau". "Elle a été plaquée au sol, étouffé par derrière mais pas à main nue", avait-elle ajouté.

Depuis le 1er mars 2022, la France s'est attaquée aux affaires criminelles non élucidées en mettant sur pied ce pôle national dédié aux "cold cases". Une division inédite, installée au tribunal judiciaire de Nanterre, en banlieue parisienne, qui se penche sur des affaires parfois vieilles d'un demi-siècle ayant résisté aux enquêteurs.

La "transversalité" est au cœur des stratégies d'enquête: expertises ADN, approche comportementaliste du passage à l'acte, élaboration de cartes mentales... Le pôle développe aussi "le partage d'expertises juridiques et scientifiques" avec d'autres pays.

Fin septembre 2023, le pôle était saisi de 97 affaires: 80, dont neuf parcours criminels, sont entre les mains des trois juges d'instructions; 17 autres dont un parcours criminel, sont au parquet.

Le premier procès du pôle s'est tenu en décembre devant la cour d'assises des Hauts-de-Seine: Monique Olivier, ex-épouse du tueur et violeur en série Michel Fourniret, a été condamnée à la réclusion criminelle à perpétuité pour complicité dans les enlèvements et meurtres de Marie-Angèle Domèce, Joanna Parrish et Estelle Mouzin. Elle avait avoué sa responsabilité dans ces affaires, vieilles de 35, 33 et 21 ans, à la juge d'instruction Sabine Kheris, coordinatrice de ce pôle.

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