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Disparition de Lina: six véhicules "d'une certaine marque, d'une certaine couleur" inspectés, pour quelle raison?

Une "opération coordonnée d'envergure" a eu lieu ce vendredi dans le cadre de l'enquête sur la disparition de Lina, adolescente de 15 ans introuvable depuis samedi.

Cette opération se tient en "plusieurs points de la zone potentielle de disparition de Lina", dans le Bas-Rhin, et "porte sur des informations utiles à l'enquête qu'il convient de vérifier", a ajouté la magistrate. Cette opération est menée par la section de recherches de Strasbourg et le groupement de gendarmerie du Bas-Rhin, a précisé la procureure, sans donner plus de détails.

"Après une phase de fouilles de sept jours, il est temps désormais pour les enquêteurs de vérifier tous les éléments qu'ils ont recueillis, que ce soit au niveau numérique ou des témoignages, creuser ou fermer des pistes", a expliqué une source proche de l'enquête à propos de cette opération coordonnée.

Une voiture notamment fouillée à Bellefosse

Une voiture a notamment été fouillée à Bellefosse, commune située à sept kilomètres de Saint-Blaise-la-Roche, où Lina a disparu. Des techniciens en identification criminelle, en combinaison blanche avec masques et gants, ont passé au peigne fin une voiture bleu marine avant de quitter les lieux. Les enquêteurs auraient en tête une liste de six véhicules d'un modèle bien précis qui pourrait aider à avoir des éléments concernant la disparition. 

"L'inspection de la voiture à Bellefosse par les techniciens en identification criminelle du groupement de gendarmerie du Bas-Rhin fait partie de ces vérifications, mais il y en aura d'autres", a ajouté cette source.

Selon les éléments de l'enquête, ces véhicules pourraient avoir emmené l'adolescente après qu'elle ait quitté son domicile. Pour quelle raison? "Tout part d'un témoignage", explique notre envoyé spécial Arnaud Gabriel. "Un homme qui a vu un véhicule d'une certaine marque, d'une certaine couleur au moment même, à l'endroit même où le téléphone de Lina a borné pour la toute dernière fois."

On n'est plus dans une phase de ratissage ou de recherche

Les opérations se sont concentrées sur ces véhicules ce vendredi, pour y faire des analyses et des tests ADN. Il n'y avait donc pas de battues ni de ratissage aujourd'hui.

Tout évolue. Vers 18h encore, les gendarmes se trouvaient au petit Proxy où travaillait Lina, en tant que stagiaire. Ils y ont analysé les différentes images des caméras de surveillance à l'intérieur du supermarché. La déchetterie du village a aussi été passée au crible, pour analyser tous les déchets. "On n'est plus dans une phase de ratissage ou de recherche, mais dans une phase de vérification des différents témoignages et des images que l'on a pu obtenir", ajoute Arnaud Gabriel, en précisant qu'il n'y a toujours aucune trace de la jeune Lina ce vendredi soir.

Des points d'eau également sondés

L'adolescente a disparu samedi en fin de matinée après avoir quitté son domicile pour se rendre à la gare de Saint-Blaise-la-Roche, à environ trois kilomètres de là, un trajet qu'elle avait l'habitude de faire.

Plusieurs battues ont été organisées depuis sa disparition, mais n'ont pas permis de découvrir d'indices probants. Des points d'eau ont également été sondés, sans résultat.

Toute cette mobilisation crée "un certain émoi" comme l'a confié la maire de Bellefosse à nos envoyés spéciaux : "On n'est pas habitués à avoir un tel rassemblement et ça crée forcément un peu d'émoi. Mais je pense qu'il faut faire le maximum de choses et que tous les éléments doivent être vérifiés et analysés pour essayer de trouver le moindre indice. Pour réussir à résoudre ce malheureux fait divers qui nous touche tous et au-delà, toute notre vallée, et même un grand nombre de secteurs. Et quand on est parent, on s’interroge doublement. Et on s'interroge doublement de voir qu'en pleine journée, une jeune fille de quinze ans, par une belle journée comme aujourd'hui, peut disparaître", s'est exprimée Alice Morel, maire de la commune où les fouilles ont eu lieu ce vendredi.

Appel à la retenue 

Dans un communiqué, la procureure de la République de Saverne, Aline Clérot, "en appelle à la retenue et à la civilité de chacun dans l'intérêt de l'enquête". Lors d'une conférence de presse mardi, elle avait expliqué qu'"aucune piste" n'était écartée dans cette affaire.

Malgré plusieurs battues et ratissages du secteur, à l'aide d'importants moyens, dont un hélicoptère équipé de caméras thermiques et des équipes cynophiles, Lina reste introuvable.

"Aucune trace ou indice n'ont été découverts aujourd'hui", avait déclaré jeudi le commandant Antoine Jouclas, de la compagnie de gendarmerie de Molsheim à l'issue des opérations de recherches menées au cours de la journée dans cette zone boisée et accidentée située au pied du massif des Vosges.

Samedi, entre 11H15 et 11H30, deux témoins ont vu Lina marchant sur la route en direction de la gare où elle devait prendre un train pour Strasbourg afin d'y rejoindre son petit ami. Ne la voyant pas arriver, celui-ci a alerté la mère de Lina, qui a prévenu les secours vers 14H15.

Sur son trajet à pied, aucune trace n'a été retrouvée

L'examen des images de vidéosurveillance dans les rames du train que devait emprunter Lina ainsi qu'à la gare de Strasbourg ont montré qu'elle n'était pas montée dans le train.

Sur son trajet à pied, aucune trace n'a été retrouvée sur la chaussée ou le bas-côté évoquant un accident de la route dont l'adolescente aurait été victime, avait expliqué la procureure mardi.

Elle a précisé qu'aucune fugue récente ou ancienne n'a permis d'accréditer l'hypothèse d'une fugue et qu'il n'y avait eu aucune activité bancaire sur son compte depuis sa disparition.

Son téléphone, qui n'a pas été retrouvé, a cessé de borner à 11H22.

L'adolescente, fille unique, est entrée cette année en CAP aide à la personne dans un établissement proche de Saint-Blaise-la-Roche, à une soixantaine de kilomètres au sud-ouest de Strasbourg. Ses parents sont séparés, sa mère est infirmière.

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