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L'État français face à un défi de taille: comment lutter contre les couteaux dans les classes?

Après l'attaque au couteau dans une école de Nantes, le gouvernement se trouve devant une question cruciale : comment endiguer la violence dans le milieu scolaire ? Le Premier ministre français, François Bayrou, a demandé à intensifier les contrôles des sacs par les forces de l’ordre, aux abords et au sein des établissements. 

Ça s’est passé vers midi trente à Nantes, un lycéen, de ce qui correspond en Belgique à la 5ème secondaire, né en 2009, a attaqué à l’arme blanche plusieurs de ses camarades. Une élève est morte, trois autres ont été blessés. L’un d’eux, hospitalisé au CHU, se trouvait toujours hier soir en urgence absolue.

Le jeune agresseur, au profil psychologique complexe et décrit comme bizarre par ses condisciples, a été placé en hôpital psychiatrique. 

Peu avant de passer à l’acte, il avait envoyé à tous les lycéens et à la direction un long texte de 13 pages, dans lequel il dénonçait, dans l’esprit de l’écologie radicale, à grand renfort de citations philosophiques, une société écocide. Maîtrisé par des enseignants, avant l’arrivée des forces de l’ordre, il aurait cherché à se faire abattre par la police. 

Au-delà de son manifeste politique, ses motivations restent obscures, il aurait vécu une déception amoureuse avec la jeune fille qu’il a tuée. On en saura plus ce soir lors de la conférence de presse du Procureur de la République.

Une ville bouleversée

Cette affaire bouleverse la ville, les familles et le corps enseignant. Surtout que, contrairement à d’autres cas, elle ne s’est pas produite dans une école à problème, une banlieue difficile ou un quartier en proie à une guerre des clans. Mais dans un établissement catholique, Notre-Dame-de-Toutes-Aides, d’assez bonne réputation comme il en existe dans la plupart des grandes villes. 

Dès l’annonce du drame, plusieurs ministres se sont rendus sur place, dont Elisabeth Borne chargée de l’Éducation nationale. Elle avait pris, dès le 27 mars, avec le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau des mesures pour intensifier la lutte contre les armes blanches en milieu scolaire. 

Loin d'être une première

Fin janvier Elias un adolescent de 14 ans, avait été poignardé à mort, à Paris après avoir refusé de donner son téléphone. Le 4 février vers 16 heures, un lycée était lui, gravement blessé au couteau dans la cour d'un groupe scolaire à Bagneux. Et ce ne sont que deux exemples parmi d’autres... Il n'y a pas de statistiques précises, mais il est clair que de plus en plus d’adolescents portent des couteaux.

Désormais en France, à la demande des directeurs, la police peut procéder à des fouilles aléatoires dans les sacs, y compris à l’intérieur des bâtiments, mais faute d’effectifs, il est impossible d’établir des contrôles systématiques comme aux États-Unis, et puis ça prendrait des heures. 

L’établissement touché hier compte 2.000 élèves. Parmi les mesures prises par le gouvernement, il y aura des sanctions disciplinaires pour tout élèves porteur d’arme blanche, pouvant aller jusqu’à l’exclusion définitive… Car, comme disait hier une maman de Nantes : "Je n’envoie pas mes enfants à l’école pour qu’ils se fasse poignarder".

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