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Retraites: moins de grévistes mardi, pour le 3e jour de mobilisation

Les mobilisations ont marqué le pas mardi par rapport aux deux précédentes journées nationales d'action contre la réforme des retraites, les grèves ayant notamment moins d'impact dans les transports en cette période de début de vacances scolaires.

Les cortèges ont réuni 757.000 personnes dans toute la France, selon le ministère de l'Intérieur et "près de deux millions" selon la CGT et l'intersyndicale.

Le 31 janvier, les manifestations avaient réuni 1,27 million de personnes selon les autorités et 2,8 millions selon la CGT. Le 19 janvier, la CGT avait annoncé plus de deux millions de participants et le gouvernement 1,12 million.

Unis contre le report de l'âge légal à 64 ans, les huit principaux syndicats français (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) ont appelé à une quatrième journée de grèves et de manifestations le 11 février, alors que les députés ont entamé lundi l'examen du texte à l'Assemblée nationale.

"Le gouvernement pense contraindre les choses avec un temps court législatif, mais les 50 jours à venir pourraient lui paraître très longs si le mouvement se durcit", a souligné Fabrice Coudour, secrétaire fédéral de la CGT-Energie.

Le gouvernement a fixé une date butoir, le 17 février, pour l'examen du texte au Palais Bourbon.

L'examen au Sénat pourrait intervenir à partir du 27 février, pour un vote final envisagé vers le 26 mars, soit dans 47 jours, estime la CGT.

Education

Le taux d'enseignants grévistes était de 14,17%, dont 14,60% dans le primaire et 13,75% dans le secondaire (collèges et lycées), selon le ministère de l’Éducation nationale.

Ces chiffres ne prennent pas en considération la zone A (Besançon, Bordeaux, Clermont-Ferrand, Dijon, Grenoble, Limoges, Lyon et Poitiers), déjà en vacances scolaires.

Les syndicats enseignants n'ont pas donné à ce stade de chiffres de mobilisation.

Le 31 janvier, le taux d'enseignants grévistes avait été de 25,92%, selon le ministère, bien en deçà des chiffres des syndicats, qui avaient comptabilisé au moins 50% de grévistes.

Aux universités de Rennes-2 et Jean-Jaurès à Toulouse, des étudiants ont voté le blocage lundi.

Transports

Le trafic était encore une fois très perturbé à la SNCF mardi, mais moins que lors des deux journées d'action précédentes, la mobilisation semblant reculer, avec 25% de grévistes contre 36% le 31 janvier et 46% le 19, de source syndicale.

Dans le détail, on compte 57% de grévistes chez les conducteurs de trains, 33% chez les contrôleurs ou encore 25% chez les aiguilleurs, selon des chiffres provisoires à la mi-journée. La direction de la SNCF ne communique jamais d'estimation.

SNCF Voyageurs a annulé 1 TGV sur 2 en moyenne, la quasi-totalité des Intercités et 7 TER sur 10. La situation était une fois de plus contrastée en région parisienne, avec entre un tiers et la moitié des trains sur la plupart des lignes.

Les syndicats de cheminots n'ont pas appelé à la grève pour samedi, premier jour des vacances pour la zone B (Aix-Marseille et un grand arc de la Bretagne à l'Alsace sauf l'Ile-de-France), mais la CGT Cheminots et SUD Rail veulent prolonger la grève mercredi.

Les perturbations étaient également importantes sur le réseau parisien RATP, mais aucune ligne de métro n'était totalement fermée. "On a fait mieux" que ce qui avait été annoncé, a même commenté un porte-parole peu avant midi.

En outre, des perturbations devaient affecter mardi de nombreux autres réseaux régionaux.

Côté aérien, comme lors des deux journées de grève précédentes, la Direction générale de l'Aviation civile (DGAC) a demandé aux compagnies de renoncer à 20% de leurs vols à Paris-Orly. Air France a annulé seulement 5% de ses vols court et moyen-courrier et "prévoit d'acheminer l'ensemble des clients en possession d'une réservation" mardi.

La DGAC a aussi relevé "quelques retards dans le Sud-Est" en raison de la grève de contrôleurs aériens de la zone Marseille/Montpellier/Nice.

Énergie

La mobilisation est restée forte dans les raffineries et dépôts de carburants de TotalEnergies, qui comptaient selon la CGT de 75 à 100% de grévistes. La direction estimait le taux de grévistes à plutôt 56% des opérateurs des équipes du matin, contre 55% le 31 janvier et 65% le 19.

Les expéditions de carburants sont bloquées, mais TotalEnergies dit disposer de stocks dans les dépôts pour éviter des pénuries dans les stations-service.

Engie relevait mardi en milieu de journée 24,6% de grévistes sous statut spécifique d'électriciens et gaziers, contre 40% le 19 janvier et 34,3% le 31, sans conséquences prévisibles pour ses clients.

Côté électricité, il y avait mardi 36,9% de grévistes parmi l'effectif global chez EDF, selon la direction, en baisse par rapport aux 46,5% de grévistes enregistrés le 31 janvier.

La production électrique a été réduite de 6.160 MW en fin de journée, l'équivalent de six réacteurs nucléaires débranchés, mais sans provoquer de coupures, selon le groupe.

Fonction publique

Un peu plus de 11% des fonctionnaires étaient en grève en milieu de journée dans la fonction publique d’État, contre 19,4% lors de la deuxième journée de mobilisation contre la réforme gouvernementale des retraites et 28% lors de la première, selon le ministère de la Fonction publique.

Autres secteurs

A La Poste, la direction relevait 4,69% de grévistes à la mi-journée.

Dans l'usine Bel de Sablé-sur-Sarthe, qui produit notamment Kiri, Boursin et Cousteron, les lignes de production "tournent au ralenti: "On est mobilisés", a indiqué Xavier Darondeau, élu CFDT au CSE.

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