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De nouveaux rassemblements ont été organisés mardi soir contre la réforme des retraites dans plusieurs grandes villes françaises, théâtre pour certaines d'entre elles dont Paris, de tensions entre forces de l'ordre et manifestants, selon des journalistes AFP.
Dans la capitale, 46 interpellations ont eu lieu, selon un bilan provisoire établi peu avant minuit, de source policière.
Un rassemblement, organisé à l'origine par des syndicats en début de soirée place de la République, s'est transformé en face à face tendu entre quelques centaines de manifestants et des forces de l'ordre, jets de projectile contre grenades lacrymogènes.
Au plus fort du rassemblement intersyndical qui s'est achevé vers 20H30, environ 3.500 personnes étaient présentes place de la République, selon la préfecture de police de Paris. Puis, selon une source policière, "les organisateurs ont quitté les lieux mais un groupe d’individus a jeté des projectiles en direction des pompiers puis a ensuite tenté de s’élancer en cortège sauvage avant d’être empêché par les forces de l'ordre".
Celles-ci ont procédé à plusieurs charges en noyant sous un nuage de gaz lacrymogène la place de la République.
La station de métro du même nom a été envahie elle aussi de gaz lacrymogènes, jusque sur les quais et dans des rames en circulation sous terre, ont constaté des journalistes de l'AFP.
La station a été temporairement fermée vers 21H00, du fait de cette "présence de gaz lacrymogènes" à l'intérieur, a confirmé la RATP.
Peu avant minuit, des manifestants jouaient au chat et à la souris avec les forces de l'ordre sur la place de la Bastille et ses environs. Les pompiers ont dû éteindre de nombreux feux de poubelle.
D'autres rassemblements, manifestations et cortèges ont été organisés dans plusieurs métropoles françaises.
A Lille, le festival Series Mania a été brièvement perturbé quand quelques dizaines de manifestants ont tenté de faire irruption sur le tapis rouge, criant notamment des slogans anti-Macron, avant d'être rapidement repoussés par une charge policière, a constaté l'AFP.
Quelques 900 personnes avaient d'abord participé dans le calme à Lille à une manifestation contre la réforme des retraites, selon la préfecture du Nord, puis des échauffourées ont opposé les forces de l'ordre à quelque 250 personnes, "surtout des jeunes", selon une source policière.
A Grenoble, près de 5.000 personnes ont participé à partir de 19H00 à un défilé aux flambeaux, selon la préfecture de l'Isère. Vers 21H30, les autorités n'avaient pas constaté "d'incidents notables".
A Nantes, où 10.000 manifestants selon les syndicats, 4.100 selon la police, ont participé à un cortège avec des flambeaux, les premiers gaz lacrymogènes ont été tirés peu après le début de la manifestation par les forces de l'ordre, qui essuyaient de nombreux tirs de mortier d'artifice, a constaté l'AFP.
En marge du cortège, des dégradations ont été commises, des commerces saccagés, avec des tags comme "49.3 ça passera pas", ou "Macron ne comprend que l'émeute".
A Rennes, 4.000 personnes - dont une partie munie de flambeaux - selon les organisateurs, 1.200 selon la préfecture, ont déambulé calmement dans le centre-ville. Quelques centaines ont toutefois poursuivi leur route pour une "manif sauvage", se séparant en petits groupes pour déjouer le dispositif policier.
Vers 23H00, la préfecture d'Ille-et-Vilaine faisait état de 11 interventions des pompiers sur des départs de feu, dont un véhicule embrasé par un feu de bac à ordures, et de "quatre interpellations pour incendie et rébellion".
Au Mans, environ 300 manifestants se sont réunis autour d'une "sculpture de feu" représentant un "49.3", en référence à l'article de la Constitution utilisé par le gouvernement pour faire passer la réforme des retraites sans le vote de l'Assemblée nationale, selon un photographe de l'AFP.