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Dans la nuit de samedi à dimanche, vers 2 heures du matin, un adolescent circulant à vélo a été grièvement touché par balles sur un point de deal à Grenoble. L’hypothèse d’une balle perdue a d’abord été évoquée, avant d’être écartée : le garçon faisait partie du trafic.
Le parquet, qui avait un temps évoqué l’âge de 12 ans, précise désormais que son identité « n’est toujours pas certaine à cette heure ». Il pourrait s’agir « d’un mineur de presque 14 ans né en Algérie en décembre 2011 », connu de la police sous « diverses identités » pour trafic de stupéfiants. Le jeune se présente comme un mineur non accompagné, un adolescent arrivé seul en France et pris en charge par l’État. Hébergé dans un foyer, il en fuguait régulièrement. Touché à trois reprises, il est aujourd’hui maintenu dans un état critique.
De plus en plus de mineurs dans les trafics
Les services de police et de justice sont confrontés à une hausse marquée de ce type de profils. En octobre 2024 déjà, un jeune de 15 ans avait été tué sur un point de deal à Grenoble. Dans le jargon des narcotrafiquants, ces adolescents sont appelés des « jobbeurs », chargés de faire le guet ou de vendre de petites quantités de drogue. Leur recrutement suit trois grands canaux :
- Le canal historique, celui du quartier, où l’on enrôle de jeunes frères ou cousins.
- Le canal internet, avec des adolescents attirés via les réseaux sociaux par des promesses d’argent facile.
- Le canal des réfugiés, des mineurs arrivés seuls, souvent d’Afrique du Nord, sans repères scolaires ni familiaux, et séduits par la perspective d’un groupe qui les valorise.
Exposition à des violences extrêmes
Faiblement protégés, ces jeunes deviennent des cibles pour les réseaux concurrents ou leurs propres recruteurs, qui les tiennent par des méthodes proches de celles des mafias. Beaucoup, attirés par des rêves d’argent et de reconnaissance, finissent torturés ou abattus.
Face à cette situation, Emmanuel Macron réunira, ce mardi matin à 10 heures, une cellule de crise à l’Élysée. L’objectif : accélérer la mise en œuvre de la loi narcotrafic, promulguée en juin dernier. Le texte prévoit notamment de sanctionner le recrutement d’un « jobbeur » via les réseaux sociaux par une peine pouvant aller jusqu’à sept ans de prison et 150.000 euros d’amende.


















