Partager:
Des prisonniers palestiniens ont été relâchés par Israël après l'entrée en vigueur de sa trêve avec le Hamas. À Ramallah, ils ont retrouvé leurs proches.
Embrassades, chants et larmes de joie: les 90 premiers prisonniers palestiniens relâchés par Israël après l'entrée en vigueur de sa trêve avec le Hamas ont été accueillis par une foule en liesse à Beitunia, en Cisjordanie occupée.
Parmi eux, majoritairement des femmes et des enfants, échangés contre trois otages israéliennes remises l'après-midi de la veille aux autorités d'Israël.
Quelque 1.900 Palestiniens doivent être libérés au total au cours des 42 prochains jours de cessez-le-feu, contre 33 otages israéliens retenus à Gaza par le Hamas, qui a déclenché la guerre le 7 octobre 2023 en menant une attaque sans précédent sur le sol israélien.
Les bus des 90 premiers prisonniers libérés sont arrivés à 2 heures lundi (1 heure, heure belge) dans cette banlieue de Ramallah habituellement tranquille.
À l'ouverture des portes, les centaines de personnes à attendre leur retour ont rompu le calme avec des larmes de joie, des chants, des embrassades et des feux d'artifice.
"Nous ne savions rien de ce qui se déroulait à l'extérieur de la prison"
"Un avocat nous l'a dit, mais nous n'étions pas sûres, parce que nous n'avions aucune information, et jusqu'au dernier moment, ils ont continué à nous importuner, et ils nous ont distribué des repas pour nous faire sentir que nous ne serions pas libérées aujourd'hui, alors ils ont fait sortir certaines filles et en ont laissé d'autres dans les chambres, et Dieu merci, ils nous ont libérées, mais ils nous ont harcelées jusqu'au dernier moment avec des perquisitions et de l'oppression, nous - à Ofer - avons été beaucoup harcelées", confie Hanan Maalwani, une femme de 23 ans tout juste libérée.
"Bien sûr, les sentiments étaient mélangés entre la grande joie de notre libération des cellules d'occupation et la peur de la réalité à laquelle nous allions être confrontés, parce que nous étions complètement absents des nouvelles et de tout ce qui se passait à l'extérieur de la prison. Nous ne savions rien des événements qui se déroulaient à l'extérieur de la prison", ajoute Yamamh Herinat, une autre prisonnière relâchée.
"Vraiment, la joie est indescriptible, lance à son tour Amal Shujaiya. Nous demandons à Allah la miséricorde pour nos martyrs et la liberté pour tous nos prisonniers, et qu'il les accepte, Ô Seigneur, et nous disons, la captivité est partie et la récompense demeure, si Dieu le veut."
La journaliste palestinienne Bouchra al-Tawil, emprisonnée en mars 2024, fait partie de ce premier contingent de 90 détenus relâchés dans la première phase de la trêve entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, entrée en vigueur dimanche matin.
Plus de 200 prisonniers "libérables"
Parmi les centaines de prisonniers palestiniens devant être libérés durant cette première phase de la trêve, un très grand nombre ont été placés en détention administrative, régime permettant d'incarcérer des personnes sans que les accusations pesant contre elles ne leur soient communiquées, après le 7 octobre.
La liste des libérables compte aussi plus de 200 prisonniers purgeant des peines à perpétuité pour avoir commis ou participé à des attaques au cours desquels des Israéliens ont été tués.