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Le jeune homme suspecté d'avoir visé samedi le Premier ministre japonais Fumio Kishida avec un engin explosif artisanal était en procès avec le gouvernement nippon, a appris mardi l'AFP, et le litige concernait une règle électorale, selon des médias locaux.
M. Kishida n'a pas été blessé lors de cet incident qui s'est produit alors qu'il était en déplacement dans un petit port de pêche dans le département de Wakayama (Ouest du Japon). Deux autres personnes ont été légèrement blessées.
Des médias japonais ont révélé que Ryuji Kimura, le suspect immédiatement arrêté après les faits, avait porté plainte contre le gouvernement en juin 2022 parce qu'il estimait contraire à la Constitution une règle interdisant aux personnes de moins de 30 ans comme lui de se présenter aux élections à la Chambre haute du Parlement.
Sans confirmer l'objet du litige, des porte-parole du tribunal de Kobe et de la Haute cour d'Osaka (Ouest) ont déclaré mardi à l'AFP que M. Kimura avait effectivement porté plainte contre le gouvernement et qu'il avait perdu son procès en première instance. La Haute cour d'Osaka devait examiner son appel le mois prochain.
Agé de 24 ans, M. Kimura réclamait 100.000 yens (680 euros) de dommages-intérêts au gouvernement pour la "souffrance mentale" que l'impossibilité de se présenter aux élections sénatoriales de l'été dernier lui aurait causé selon lui, d'après des médias.
Il n'était pas non plus en mesure de payer les trois millions de yens (plus de 20.000 euros) que tous les candidats doivent verser pour participer à ces élections, selon le quotidien Yomiuri.
Le suspect de l'attaque contre M. Kishida aurait jusqu'à présent refusé de parler aux enquêteurs.
Ce nouvel incident s'est produit neuf mois seulement après le meurtre de l'ancien Premier ministre japonais Shinzo Abe lors d'un rassemblement électoral, qui avait forcé l'archipel nippon à revoir ses dispositifs de sécurité.
Le meurtrier présumé de Shinzo Abe, Tetsuya Yamagami, accusait l'ancien chef du gouvernement d'avoir des liens étroits avec l'Eglise de l'unification, surnommée "secte Moon", qui aurait mené la famille de M. Yamagami à la ruine.
Selon les médias locaux, M. Kimura aurait lui aussi critiqué les liens présumés de M. Abe avec cette organisation religieuse, et aurait dénoncé les funérailles d'Etat qui lui avaient été accordées en septembre dernier par le gouvernement.