Partager:
La Lituanie a fermé dimanche l’aéroport international de Vilnius, ainsi que ses postes-frontières avec la Biélorussie, après la détection de plusieurs objets volants non identifiés, présumés être des ballons à l’hélium. Il s’agit du quatrième incident de ce type en l’espace d’une semaine, selon le Centre national de gestion des crises (NCMC) du pays.
Ces ballons seraient utilisés pour faire passer clandestinement des cigarettes depuis la Biélorussie vers le territoire lituanien. Une pratique que Vilnius attribue directement au régime du président Alexandre Loukachenko, accusé de ne rien faire pour empêcher ces incursions.
Fermeture préventive de la frontière
Le trafic aérien à l’aéroport de Vilnius a été interrompu dans la nuit de dimanche à lundi jusqu’à 1h40, heure locale. Quant à la frontière terrestre avec la Biélorussie, elle a été fermée pour une durée indéterminée, en attendant les conclusions du Conseil national de sécurité lituanien réuni ce lundi.
Seuls les diplomates et les citoyens de l’Union européenne quittant la Biélorussie peuvent encore franchir la frontière. Cette décision vise à « empêcher de nouvelles intrusions et à protéger la souveraineté du territoire national », ont précisé les autorités.
La Première ministre lituanienne, Inga Ruginienė, a adopté un ton particulièrement ferme à l’égard de Minsk : « C’est ainsi que nous envoyons un signal à la Biélorussie et que nous lui faisons savoir qu’aucune attaque hybride ne sera tolérée ici. Nous prendrons toutes les mesures les plus strictes pour y mettre fin. » Elle a également annoncé vouloir désormais abattre chaque ballon franchissant l’espace aérien du pays.
966 ballons suspects en 2023
L’aéroport de Vilnius avait déjà été paralysé à plusieurs reprises ces derniers jours – mardi, vendredi, samedi, ainsi que dans la nuit du 4 au 5 octobre – pour des raisons similaires. En 2023, la Lituanie a recensé 966 ballons suspects en provenance de Biélorussie. Depuis le début de cette année, plus de 500 auraient déjà pénétré son espace aérien.
La Lituanie continue de renforcer sa posture sécuritaire, dénonçant ce qu’elle considère comme une nouvelle forme de provocation aux frontières de l’Union européenne.
