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Le président sortant du Brésil, Jair Bolsonaro, a gracié des agents des forces de sécurité reconnus coupables de crimes commis il y a plus de 30 ans, et son décret s'applique, selon des experts juridiques, aux responsables du massacre dans une prison en 1992.
Le décret présidentiel accorde la traditionnelle grâce de Noël, entre autres, aux agents reconnus coupables de crimes dans l'exercice de leur fonction il y a plus de trois décennies, et qui "n'ont pas été considérés comme extrêmement graves", selon le document publié dans le journal officiel.
Selon des experts juridiques, dont Thiago Bottino, professeur de droit à Rio de Janeiro, bien qu'elle ne les mentionne pas, la mesure s'applique aux 74 policiers condamnés pour le massacre de Carandiru.
Le 2 octobre 1992, dans cette prison de Sao Paulo, 111 détenus ont été tués lors d'une intervention de la police militaire visant à mater une mutinerie.
Selon l'accusation, les prisonniers ont été exécutés, tandis que la défense assure que les membres de la police militaire ont tiré en légitime défense face aux détenus mutins. Après cette tuerie, la prison de Carandiru a été fermée.
Malgré le fait que les agents des forces de sécurité aient été jugés et condamnés, de multiples appels devant la justice leur ont permis jusqu'à présent de comparaître en liberté, selon la presse brésilienne.
Après la grâce, qui n'impose pas une remise en liberté automatique, la défense d'un condamné peut demander à la justice d'annuler son procès.
L'avocat des policiers qui sont intervenus à Carandiru, Eliezer Pereira Martins, demandera la suspension des poursuites pénales après cette grâce, selon ses déclarations à la presse locale.