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Collision de deux avions à l'aéroport de Tokyo: ce que l'on sait

Les enquêteurs se penchent mercredi sur la collision au sol entre deux avions survenue la veille à l'aéroport de Tokyo-Haneda, qui a fait cinq morts, Japan Airlines (JAL) affirmant que son appareil était autorisé à atterrir.

Les 379 passagers et membres d'équipage du vol JAL516 ont été évacués après la collision de l'avion de ligne au moment de son atterrissage avec un appareil plus petit des garde-côtes japonais, qui, lui, se préparait à décoller.

Le choc a provoqué une grosse explosion, et l'avion de la JAL a pris feu avant de s'immobiliser plus loin. Il a entièrement brûlé après l'évacuation de tous ses occupants à l'aide de toboggans gonflables à l'avant. L'extinction complète de l'incendie a pris huit heures, selon les pompiers.

Cinq des six occupants de l'avion des garde-côtes sont décédés, tandis que le pilote a réussi à évacuer, bien que gravement blessé.

Ils s'apprêtaient à décoller pour fournir des biens de première nécessité aux sinistrés du gigantesque séisme de lundi dans le département d'Ishikawa (centre du Japon), qui a fait 62 morts selon un nouveau bilan provisoire mercredi matin.

Quatorze personnes qui étaient à bord du vol JAL516 ont quant à elles été légèrement blessées, selon les pompiers.

"Japan 516, continuez votre approche" 

Cet avion de ligne, qui arrivait de Sapporo (nord du Japon), avait-il la permission d'atterrir? Interrogé mardi soir sur ce point lors d'un point presse, un responsable de Japan Airlines a répondu: "D'après ce que nous avons compris, elle avait été donnée".

Les échanges radio de la tour de contrôle de Tokyo-Haneda, que l'AFP a consultés sur le site LiveATC.net, semblent étayer cette version.

"Japan 516, continuez votre approche", a déclaré mardi un contrôleur aérien à 17H43 locales (08H43 GMT), soit quatre minutes avant la collision.

Un contrôleur aérien aurait à l'inverse demandé à l'avion des garde-côtes d'attendre à l'écart de la piste, selon la chaîne de télévision NHK citant une source au sein du ministère nippon des Transports.

Mais d'après un responsable des garde-côtes également mentionné par la NHK, le commandant de l'appareil aurait déclaré juste après l'accident qu'il avait obtenu la permission de décoller. 

Japan Airlines, les garde-côtes et le ministère nippon des Transports refusent pour l'heure de faire davantage de commentaires officiels sur l'affaire, invoquant l'enquête en cours.

Une équipe d'experts du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) français pour l'aviation civile doit arriver mercredi au Japon pour participer à l'enquête sur cet accident, étant donné que l'avion de JAL était un Airbus A350-900, produit à Toulouse (sud-ouest de la France).

Airbus a aussi annoncé de son côté qu'il allait envoyer une équipe de spécialistes pour apporter une "assistance technique" au Bureau japonais de la sécurité des Transports (JTSB), chargé de l'enquête.

Trafic toujours perturbé à Tokyo-Haneda 

Des pompiers et des enquêteurs sont affairés mercredi autour des ruines carbonisées de l'appareil des garde-côtes, un Dash 8, un court-courrier canadien, qui se trouvait toujours sur une piste de Tokyo-Haneda jonchée de débris, a constaté un photographe de l'AFP sur place.

Plusieurs centaines de mètres plus loin repose la carcasse noircie de l'avion de Japan Airlines, échouée sur la pelouse entre la piste et la mer.

Les vols intérieurs à Tokyo-Haneda avaient tous été annulés mardi soir à la suite de l'accident, mais la majorité des vols internationaux ont continué d'être assurés.

Le trafic de l'aéroport est resté perturbé mercredi matin, surtout pour les vols intérieurs, dont environ 70 départs ont été annulés en première partie de journée, d'après son site.

Les accidents impliquant des avions de ligne sont extrêmement rares au Japon. Le plus grave d'entre eux s'est produit en 1985, quand un avion de la Japan Airlines s'est écrasé entre Tokyo et Osaka, faisant 520 morts.

La catastrophe aérienne la plus meurtrière de l'histoire reste la collision au sol de deux Boeing 747 en 1977 à l'aéroport de Tenerife, dans l'archipel espagnol des Canaries. 583 personnes avaient alors été tuées.
 

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