Partager:
Donald Trump sera investi aujourd'hui pour la seconde fois président des États-Unis. Hier, il a tenu un ultime meeting à Washington où il a réaffirmé ses intentions, notamment en matière d'immigration. Il devrait signer tout à l'heure, dès son arrivée à la Maison Blanche, plus d'une centaine de décrets destinés à appliquer son programme. Mais ici en Europe, ce retour de Trump devrait-il nous inquiéter ?
J'avoue que j'ai un peu l'impression de revivre un jour sans fin, le célèbre film de 1993 avec Bill Murray et Andy McDowell. Il y a un peu plus de huit ans, je me vois encore arriver à 4h du matin à RTL, le jour de l'élection américaine, persuadé qu'Hillary Clinton allait emporter le scrutin haut la main et découvrir, en lisant les premières dépêches, que Trump engrangeait des grands électeurs parbrassés dans les Etats théoriquement acquis aux démocrates. Cette année, rebelote, mais cette fois j'ai vite compris. C'était décidément le jour de la marmotte. Même si, en raison du grand froid, la marmotte restera au chaud aujourd'hui, nous allons donc revivre la prestation de serment du milliardaire à l'épi orange.
Mais comme dans le film, la répétition des jours sans fin n'est jamais tout à fait la même. Cette fois, nous sommes moins surpris. Le Trump 2 n'est pas le Trump 1. Nos vies sont politiques, ne disposant pas de relais institutionnels de ses prédécesseurs. Cette fois, c'est quelqu'un qui sait comment fonctionne la Maison Blanche et qui a su s'entourer de gens capables d'appliquer, dès cet après-midi, son programme de rupture.
En vrac, valorisation des cryptomonnaies, exploitation des énergies fossiles en toute liberté, interdiction des personnes trans dans les sports féminins, révocation des législations environnementales et de lutte contre le réchauffement climatique. Et surtout, une avalanche de mesures anti-immigration qui ouvriront la voie à ce qu'il a appelé, tout au long de sa campagne, la plus grande opération d'expulsion de l'Histoire.
Quant aux relations internationales, il va bien entendu s'attribuer le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, et répéter qu'il mettra fin, dans les 6 mois, à la guerre entre la Russie et l'Ukraine. Quant à nous, pauvres vassaux, membres de l'UE et de l'OTAN, nous serons soumis à l'augmentation des droits de douane, et nous aurons intérêt à augmenter massivement nos budgets militaires pour acheter, bien sûr, des armes américaines. Sinon, fini le parapluie !
Alors faut-il avoir peur ? Comme disait mon grand-père, la peur n'évite pas le danger. Nous ne sommes pas à la merci de Trump, qui, quoi qu'il en dise, a besoin de nous. L'Europe reste le premier marché mondial, et par exemple, si les compagnies aériennes américaines ont besoin d'avions, elles achèteront des Airbus, car Boeing est mal en point.
Quant aux États-Unis, ça reste un grand État démocratique, fédéral, où Washington ne détient pas tous les pouvoirs. Certes, Trump est un phénomène, mais au regard de l'Histoire, ce ne sera, vous verrez, qu'un épi-phénomène.
Suivez la cérémonie d'investiture de Donald Trump sur RTL info, ce lundi de 17h30 à 19h, avec les commentaires de Christophe Giltay et la traduction en direct des discours.