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Des responsables israéliens et palestiniens se sont engagés à "prévenir toute nouvelle violence" et à œuvrer en vue d'une "désescalade", à l'issue d'une réunion dimanche en Jordanie alors que le conflit israélo-palestinien connaît une nette escalade.
De hauts responsables jordaniens, égyptiens, israéliens, palestiniens et américains ont participé à cette rencontre dans la ville d'Aqaba sur la mer Rouge, et, après des "discussions approfondies et franches", ont "réaffirmé la nécessité de s'engager dans la désescalade sur le terrain et de prévenir toute nouvelle violence", selon le communiqué final qui comporte huit points.
A l'issue des pourparlers, le gouvernement israélien et l'Autorité nationale palestinienne ont "confirmé leur volonté et leur engagement conjoints" d'agir immédiatement pour arrêter les "mesures unilatérales" pendant une période de 3 à 6 mois.
Cela inclut un engagement israélien à "cesser de discuter de l'établissement de nouvelles unités de colonisation pendant une période de 4 mois et de ne pas légaliser les colonies sauvages" pendant une période de 6 mois, selon le texte.
"Les représentants de l'Etat d'Israël ont insisté lors de la rencontre qu'il n'y aura pas de changements dans la décision de régulariser la situation de 9 points d'implantations et de construire 9.500 logements en Judée-Samarie mais que dans les mois à venir il n'y aura pas de nouvelles décisions concernant les implantations", a précisé un responsable israélien ayant requis l'anonymat.
- "Confiance mutuelle" -
D'après le communiqué, les participants ont convenu d'aider les deux parties à "établir une confiance mutuelle" pour un "dialogue direct" et doivent se réunir à nouveau dans la ville de Charm el-Cheikh en Egypte en mars.
Selon le responsable israélien, les participants sont parvenus à "un accord sur la création d'une commission sécuritaire commune qui va examiner la reprise de la coopération sécuritaire" ainsi qu'une commission civile pour "faire avancer des projets économiques qui rétabliront la confiance".
Le conseiller américain à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, a salué dans un communiqué la réunion d'Aqaba, tout en soulignant "qu'il y aura beaucoup de travail à faire dans les semaines et mois à venir afin de construire un avenir stable et prospère pour les Israéliens comme pour les Palestiniens".
"La mise en oeuvre sera cruciale", a-t-il ajouté en saluant les rôles joués ces dernières semaines par le roi jordanien Abdallah II et le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi pour "assurer les conditions du succès" de la réunion à laquelle ont participé le chef des services de renseignements palestiniens, Majed Faraj, le chef du service de renseignement intérieur israélien (Shin Beth), Ronen Bar, le coordinateur du Conseil national de sécurité américain pour le Moyen-Orient, Brett McGurk, ainsi que des responsables de sécurité jordaniens et égyptiens.
- "Rupture" -
Ces pourparlers visaient à mettre un terme à la spirale de violences observées depuis le début de l'année, après l'entrée en fonctions fin décembre du gouvernement formé par le Premier ministre, Benjamin Netanyahu (droite), avec des alliés d'extrême droite et de formations juives ultraorthodoxes.
Alors que la réunion était en cours, deux Israéliens ont été tués dans un "attentat" palestinien dans le nord de la Cisjordanie -- territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967 --, selon un communiqué des services du Premier ministre.
"La décision d'assister à la réunion d'Aqaba, malgré la douleur et les massacres que le peuple palestinien subit, vient de la volonté de mettre un terme à l'effusion de sang", avait indiqué sur Twitter le parti Fatah du président palestinien, Mahmoud Abbas, alors que d'autres factions palestiniennes ont dénoncé la participation de l'Autorité palestinienne.
C'est le cas du Hamas, qui a pointé "une rupture avec le consensus national palestinien, un mépris pour le sang des martyrs, une tentative ouverte de dissimuler les crimes de l'occupation".
L'armée israélienne a multiplié depuis près d'un an ses opérations dans le nord de la Cisjordanie, bastion de groupes armés palestiniens.
Depuis le début de l'année, le conflit israélo-palestinien a coûté la vie à 62 Palestiniens (dont des membres de groupes armés et des civils incluant des mineurs) et à 11 civils (dont trois mineurs) et un policier israéliens ainsi qu'une Ukrainienne, selon un décompte de l'AFP à partir de sources officielles israéliennes et palestiniennes.