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L'ONG Médecins Sans Frontières a annoncé mercredi fermer de manière temporaire un hôpital sous sa gestion en Haïti, en raison de "scènes de guerre à quelques mètres de l'établissement", alors que l'île caribéenne est en proie à des violences croissantes entre gangs.
Dans un communiqué, l'organisation fait état d'affrontements entre groupes lourdement armés aux abords de l'hôpital de Cité Soleil, commune très pauvre et densément peuplée de la capitale Port-au-Prince, si bien que des balles perdues ont été retrouvées à l'intérieur du bâtiment. MSF affirme que l'accès à cet hôpital est devenu quasiment impossible pour les patients, et que certains ont même été blessés aux abords de l'infrastructure.
"Nous sommes conscients que la fermeture de cet hôpital va nuire gravement aux habitants de Cité Soleil, mais nos équipes ne peuvent pas travailler tant que les conditions de sécurité ne sont pas garanties", fait part Vincent Harris, référent médical chez MSF.
MSF déplore une "dégradation vertigineuse" de la situation sécuritaire dans la capitale Port-au-Prince. "Nous sommes une victime collatérale des combats depuis que l'hôpital s'est retrouvé sur la ligne de front", explique encore M. Harris.
Vendredi, le Haut-Commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU a demandé à la communauté internationale d'envisager "d'urgence le déploiement d'une force d'appui spécialisée" en Haïti, où les gangs font vivre un "cauchemar" aux habitants.
Dans le seul quartier de Brooklyn, à Cité Soleil, la violence des bandes armées a, au cours du deuxième semestre de 2022, causé 263 meurtres et au moins 57 viols collectifs de femmes et de filles y ont été recensés, selon un rapport onusien.
Contrôlant plus de la moitié du territoire national haïtien, ces gangs enlèvent quotidiennement des citoyens, exigeant des dizaines voire des centaines de milliers de dollars aux proches de leurs victimes, le plus souvent agressées sexuellement pendant leur captivité.