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Le Conseil de sécurité de l’ONU adopte le plan de paix de Donald Trump pour Gaza : pourquoi cette solution ne convainc ni Israël ni le Hamas ?

Par RTL info avec AFP
Le Conseil de sécurité de l’ONU a approuvé lundi le plan de paix de Donald Trump pour Gaza, incluant le déploiement d’une force internationale. La perspective d’un État palestinien est toujours catégoriquement rejetée par Israël. Le Hamas a également rejeté cette résolution. Voici ce qu’il faut savoir.

Le Conseil de sécurité des Nations unies a voté lundi en faveur d’une résolution soutenant le plan de paix pour Gaza porté par le président américain Donald Trump. Treize membres ont voté pour, tandis que la Russie et la Chine se sont abstenues. Ce plan prévoit notamment le déploiement d’une force internationale pour garantir un cessez-le-feu fragile en vigueur depuis le 10 octobre, dans une bande de Gaza ravagée par deux années de guerre, déclenchées après l’attaque meurtrière du Hamas le 7 octobre 2023.

Donald Trump s’est félicité d’« une des approbations les plus importantes de l’histoire des Nations Unies » et a remercié les membres du Conseil, y compris ceux qui se sont abstenus. Le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric, a salué une « étape importante dans la consolidation du cessez-le-feu » à Gaza.

Un rejet catégorique du Hamas

Dans un communiqué, le Hamas a exprimé son rejet catégorique de la résolution. Il affirme que le texte « ne répond pas aux exigences et aux droits politiques et humains » du peuple palestinien, dénonçant notamment « un mécanisme de tutelle internationale sur la bande de Gaza », que « notre peuple, ses forces et ses composantes rejettent ». Le mouvement critique en particulier la création d’une force internationale dont la mission inclut « le désarmement » des groupes armés palestiniens.

Soutenu par l’Autorité palestinienne, le texte autorise en effet la mise en place d’une « force de stabilisation internationale » (ISF), chargée de sécuriser les frontières avec Israël et l’Égypte, de démilitariser Gaza, de protéger les civils et de former une future police palestinienne. La composition de cette force n’a pas été précisée.

Une gouvernance de transition pilotée par Donald Trump

La résolution prévoit également la création d’un « Comité de la paix », une instance de gouvernance transitoire mandatée jusqu’au 31 décembre 2027, chargée de superviser la réforme de l’Autorité palestinienne. Ce comité sera présidé par Donald Trump lui-même.

Pour la première fois dans le texte final, la perspective d’un État palestinien est évoquée. Après la réforme institutionnelle, « les conditions pourraient finalement être en place pour un chemin crédible vers une autodétermination palestinienne et un statut d’État », indique la résolution.

Des critiques de plusieurs États, malgré le soutien occidental

Malgré l’adoption du texte, plusieurs voix critiques se sont fait entendre. La Russie, qui avait proposé un texte concurrent, a regretté que le Conseil « donne son aval à une initiative américaine sur la base de promesses de Washington », estimant que le projet « n’allait pas assez loin » sur la perspective d’un État palestinien. « Le contrôle total de la bande de Gaza est accordé au Comité de la paix », a déploré l’ambassadeur russe Vassili Nebenzia.

Voter contre cette résolution, c’est voter pour un retour à la guerre
Mike Waltz, Ambassadeur des États-Unis aux Nations unies

D’autres États membres ont exprimé leurs inquiétudes sur le manque de clarté du mandat du Comité et de la force internationale.

Face à ces réticences, les États-Unis ont intensifié leurs efforts diplomatiques, mettant en garde contre une reprise des hostilités. « Voter contre cette résolution, c’est voter pour un retour à la guerre », a déclaré le représentant américain Mike Waltz avant le scrutin. Les États-Unis ont également mis en avant le soutien de plusieurs pays arabes et musulmans, dont le Qatar, l’Égypte, les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite, l’Indonésie, le Pakistan, la Jordanie et la Turquie.

Une perspective d’État palestinien rejetée par Israël

Le bureau du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a salué ce mardi le plan de paix du président américain. Israël reste malgré tout fermement opposé à la création d’un État palestinien. « Notre opposition à un État palestinien sur quelque territoire que ce soit n’a pas changé », avait réaffirmé dimanche Benyamin Netanyahou. Son ambassadeur à l’ONU, Danny Danon, a insisté sur la nécessité de récupérer les corps des trois derniers otages israéliens toujours retenus à Gaza, et sur « la démilitarisation du Hamas ».

La France, qui a voté en faveur de la résolution, estime qu’elle « répond aux besoins les plus urgents des populations et permet de soutenir les efforts de paix en cours », tout en soulignant l’importance de la référence à une solution à deux États. Une source diplomatique française a précisé : « Nous nous sommes assurés que le texte inclue des éléments importants pour nous, et notamment des références à la perspective d’un État palestinien ».

Human Rights Watch a rappelé que cette résolution ne dispense en rien Israël et ses alliés de leurs obligations en matière de droit international humanitaire et de droits humains.

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