Partager:
Le député européen Elio Di Rupo (PS) a exprimé vendredi son soutien à la position défendue par la Belgique à propos de l’utilisation des avoirs russes. Selon lui, une « large coalition d’Etats membres prêts à mutualiser les risques » doit se constituer.
Depuis plusieurs semaines, la pression sur la Belgique s’intensifie. La Commission européenne veut utiliser les actifs russes gelés en raison des sanctions internationales pour financer un prêt à l’Ukraine. Or, la plus grande partie de ces actifs se trouve sur les comptes d’Euroclear en Belgique et celle-ci redoute les répercussions financières et sécuritaires d’une telle opération.
« Notre pays pourrait être condamné à rembourser et indemniser Moscou pour des montants colossaux, ce qui aurait des conséquences financières et sociales catastrophiques pour nos concitoyens », a expliqué l’ex-Premier ministre dans un communiqué.
« Protéger la viabilité financière de la Belgique n’est donc ni un acte d’obstruction ni un manque de solidarité. C’est un devoir de responsabilité politique », a-t-il ajouté.
Aujourd’hui, constate M. Di Rupo, bon nombre d’Etats membres ne veulent pas se porter garants pour préserver leurs finances publiques et le soutien de la Commission européenne s’avère limité.
La Belgique refuse jusqu’à présent le scénario mis sur la table par la Commission. « C’est dans cet esprit de responsabilité que la Belgique défend sa position. À raison », assure le député socialiste.
« Bart De Wever bloque seul contre tous ! »
Le 24 octobre, le président du PS, Paul Magnette, avait exprimé une opinion bien différente. « De Wever en nouvel Orban européen : alors que toute l’Europe est enfin prête à saisir les avoirs russes en sanction contre Poutine, Bart De Wever bloque seul contre tous ! Une honte de plus pour la Belgique sur la scène internationale », avait-il lancé au lendemain d’un Conseil européen.
Jeudi, le Premier ministre Bart De Wever a rappelé la position de son gouvernement à la Chambre. Il a appelé au soutien de l’ensemble du parlement. Aucune voix contraire ne s’est fait entendre. Les socialistes francophones sont restés muets. Vendredi, le siège du parti a communiqué les éléments de sa position, sur laquelle s’appuie M. Di Rupo.
« La Russie porte la responsabilité de la guerre et des destructions massives en Ukraine. Il est donc légitime que les avoirs russes gelés en Europe contribuent au financement de la reconstruction et au soutien de l’effort ukrainien. Nous réaffirmons ainsi la nécessité d’un dispositif ambitieux, crédible et conforme au droit international pour que la Russie assume le coût de son agression », disait-on.
Mais le PS réclame des « bases juridiques incontestables », notamment des garanties de la Commission, de la BCE et des autres Etats membres, ainsi qu’» un cadre clair qui protège la Belgique contre d’éventuelles répercussions financières ou réputationnelles »















