Partager:
En 2023, Cain Ransbottyn a été condamné par le tribunal d’Anvers à verser 1.171.000 euros à un businessman flamand. Depuis, il a disparu aux États-Unis… avant d’être retrouvé.
Il s’appelle Cain Ransbottyn et il adorait exhiber sa vie : bolides de luxe, dîners hors de prix, séjours à Dubaï. Même ses poules « soyeuses » avaient droit à une salade au caviar. « Rien que le meilleur pour mes silkies », écrivait-il d’ailleurs. Sur les réseaux sociaux, on le voyait aussi au volant de voitures de luxe – qu’il crashait parfois avec fierté. La vie de ducs 2.0.
Mais derrière cette mise en scène, Cain Ransbottyn était un homme qui fuyait la justice. En octobre 2023, le tribunal civil d’Anvers l’a condamné à verser 1,17 million d’euros à un entrepreneur flamand. Depuis cette condamnation, pas un seul centime n’a été remboursé à la victime. Cette dernière, qui souhaite rester anonyme, raconte des nuits blanches, l’angoisse, et l’impuissance face à celui qui, en public, continuait à mener grand train.
Cain Ransbottyn a été arrêté aux États-Unis, à Las Vegas, où il s’était réfugié après avoir été expulsé de sa villa – qu’il louait pour pas moins de 3.000 euros par mois – en Belgique pour des loyers impayés. Sur le site de l’immigration américaine, son mugshot confirme l’arrestation. Il est recherché par la Belgique pour une affaire de blanchiment d’argent.
Un manège rodé
Déjà condamné en 2022 pour détournement d’actifs et faillite frauduleuse, il avait écopé de 15 mois de prison, 8.000 euros d’amende, et une interdiction de gérer pendant cinq ans. Il s’était ensuite recyclé en « vangéliste des cryptomonnaies », comme l’indiquait fièrement son profil LinkedIn.
L’un de ses investisseurs témoigne : « Il m’a promis un remboursement garanti, des intérêts mensuels, et gérait lui-même les portefeuilles. » En confiance, l’homme place 950.000 euros. Trois amis, qu’il convainc à leur tour, investissent 225.000 euros supplémentaires. Tout semble fonctionner… jusqu’à l’automne 2022. Les versements cessent brusquement.
Ransbottyn devient injoignable. Il prétexte une fuite, dit être poursuivi par la mafia russe à qui il aurait fait perdre 10 millions d’euros. Quand l’entrepreneur parvient enfin à accéder à ses portefeuilles crypto, ils sont vides. Il rembourse de sa poche les économies perdues de ses amis. « Cette affaire m’a brisé. Vingt ans de travail partis en fumée. J’ai consulté un psy. Je n’arrivais plus à me faire confiance. »
Il est convaincu que d’autres victimes existent. Le parquet d’Anvers, pour l’instant, ne confirme ni le nombre de plaignants, ni l’ampleur des pertes. L’enquête est toujours en cours.
« Nous espérons que la justice le rappellera à l’ordre, au vu du chaos qu’il laisse derrière lui », conclut l’avocat d’une des victimes.



















