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La Chine fustige les propos "irresponsables" de Biden sur Xi

"Totalement irresponsables" et contraires à "l'étiquette diplomatique": la Chine a déploré jeudi les propos du président américain Joe Biden, lequel avait estimé que son homologue chinois Xi Jinping rencontrait "d'énormes problèmes", notamment au niveau économique.

"Trouvez-moi un seul dirigeant mondial prêt à échanger sa place avec Xi Jinping... Moi je n'en trouve pas", a déclaré le président américain mercredi à la chaîne de télévision américaine PBS.

"Cet homme a d'énormes problèmes", notamment "une économie qui ne fonctionne pas très bien", a-t-il jugé, relevant toutefois que le dirigeant chinois "avait aussi beaucoup de potentiel".

Cette nouvelle joute verbale intervient après la destruction samedi par l'armée américaine d'un ballon chinois survolant les Etats-Unis et qui, selon Washington, était un engin espion.

Malgré un réchauffement des relations après une rencontre Xi-Biden en novembre au sommet du G20, l'affaire de cet aérostat a poussé le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, à annuler une visite imminente prévue à Pékin.

La destruction du ballon a été fermement dénoncée par la Chine, laquelle avait précédemment présenté ses excuses et assuré qu'il s'agissait d'un simple aérostat civil ayant dévié de sa trajectoire.

Mercredi, la porte-parole de Joe Biden avait accusé Pékin d'avoir une "flotte de ballons destinés à des opérations d'espionnage" sur les cinq continents.

Lors d'une interview à PBS le même jour, M. Biden a défendu la décision d'abattre le ballon. Il a également assuré que les Etats-Unis "ne cherchent pas le conflit" avec la Chine.

- "Guerre de l'opinion" -

Sur le dossier ukrainien, Joe Biden a estimé que, contrairement à ce que "chacun supposait" au début de l'invasion russe, Pékin n'était pas "pleinement" engagé derrière Moscou.

Une réserve selon lui liée à la volonté de Xi Jinping de ne pas subir le même sort que la Russie, qui s'est notamment vue imposer de dures sanctions économiques par l'Occident.

"Je l'ai appelé cet été pour lui dire, +Ce n'est pas une menace, juste une observation: regardez ce qui est arrivé à la Russie+", a raconté Joe Biden à la chaîne de télévision.

L'évocation par le locataire de la Maison blanche du contenu d'une conversation privée avec le dirigeant du Parti communiste chinois a provoqué le mécontentement de Pékin.

"Ces propos (...) sont totalement irresponsables et violent les règles de base de l'étiquette diplomatique", a réagi jeudi Mao Ning, une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

"La Chine fait part de son vif mécontentement et de sa ferme opposition", a-t-elle souligné lors d'une conférence de presse régulière.

Interrogée à nouveau sur l'affaire du ballon, Mao Ning a par ailleurs répété qu'il s'agissait d'un engin civil.

"Les Etats-Unis disent que ce ballon faisait partie d'une soi-disant flotte (...) Ce qui est probable, c'est que ces propos font partie d'une guerre d'opinion contre la Chine", a-t-elle souligné.

L'affaire avait déchaîné les passions de la classe politique et des médias américains.

"La communauté internationale sait très bien quel est le champion du monde de l'espionnage et de la surveillance", a-t-elle conclu en référence à Washington.

- Appel refusé -

La Chine a par ailleurs confirmé jeudi avoir refusé un appel téléphonique entre le ministre américain de la Défense Lloyd Austin et son homologue chinois Wei Fenghe suite à la destruction du ballon.

Un porte-parole du ministère chinois de la Défense a justifié ce refus par l'initiative américaine d'abattre l'aérostat, un acte "irresponsable" qui n'a "pas créé un climat propice au dialogue".

Les deux puissances semblent toutefois vouloir éviter toute nouvelle escalade.

"La Chine garde une attitude ouverte vis-à-vis d'une visite de la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen", a indiqué jeudi le ministère chinois du Commerce, après des propos de M. Yellen disant espérer pouvoir se rendre dans le pays asiatique.

Lors du sommet du G20, Xi Jinping avait également peu goûté la fuite supposée dans la presse des détails d'un entretien avec le Premier ministre canadien Justin Trudeau.

"Aller raconter aux journaux ce qu'on a dit lors de notre conversation, ce n'est pas approprié", avait déclaré sur un ton cordial mais ferme le président chinois à M. Trudeau.

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