Partager:
Les principaux pays producteurs de pétrole et de gaz continuent d'augmenter leurs investissements dans la production de combustibles fossiles alors même qu'ils devraient déjà y avoir mis un terme, afin de limiter le réchauffement mondial à +1,5°C, dénonce le groupe de recherche "Climate Action Tracker" (CAT) dans sa dernière analyse publiée jeudi, alors que se déroule la conférence climat de Bonn, en Allemagne.
Les énergies fossiles sont au cœur du problème climatique: pétrole, gaz et charbon sont responsables d'environ 90% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Si les investissements dans les énergies renouvelables sont en forte hausse, ceux consentis dans les énergies fossiles se poursuivent et sont même en augmentation dans de nombreux pays, alors qu'ils auraient déjà dû cesser, dénonce le CAT, qui est le fruit d'une collaboration entre les ONG Climate Analytics et NewClimate Institute.
Parmi les principaux pays producteurs de gaz et de pétrole, États-Unis, Canada, Norvège, Australie et Émirats arabes unis ont tous accordé des licences pour l'exploitation de nouveaux gisements ou projettent de le faire. Et de nombreux États continuent de subsidier largement les énergies fossiles, dénonce-t-on.
Les systèmes de captage et séquestration (CCS) du carbone sont en outre présentés comme une solution permettant de continuer à recourir aux énergies fossiles, tout en limitant les émissions de gaz à effet de serre qui y sont liées, constate le CAT pour qui il faut sortir totalement et au plus vite des énergies fossiles. "L'utilisation de CCS devrait être limitée aux applications industrielles qui offrent peu d'options de réduction d'émissions", plaide en substance le groupe de recherche.
Le CAT demande dès lors que la prochaine COP28, qui se tiendra en fin d'année à Dubaï, se concentre sur une sortie totale des énergies fossiles et non sur des "distractions" comme le CCS.