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Alors que le bilan provisoire s’élève à au moins 1 700 morts, les habitants du Myanmar craignent de nouvelles secousses après le séisme dévastateur qui a frappé le pays. Le sismologue Thomas Lecoq alerte sur le risque de répliques puissantes dans les jours à venir.
Ce matin, une secousse de magnitude 5,1 a été enregistrée au Myanmar, confirmant la crainte des habitants : le séisme initial pourrait être suivi de nouvelles répliques dangereuses.
Après un grand tremblement de terre, il est normal d’avoir une série de répliques
Selon Thomas Lecoq, chef du service de sismologie à l’Observatoire royal de Belgique, ce phénomène est tout à fait prévisible.
"Après un grand tremblement de terre, il est normal d’avoir une série de répliques. En général, elles sont de plus en plus petites, mais certaines peuvent atteindre une magnitude de 6 ou 7 dans les prochains jours", explique-t-il.
D’après les calculs des agences sismologiques, il y aurait jusqu’à 2 % de chances qu’une réplique atteigne la magnitude 7 et près de 20 % qu’elle atteigne la magnitude 6 au cours de la semaine à venir.
Des répliques potentiellement dévastatrices
Les secousses qui continuent de frapper la région inquiètent particulièrement en raison de l’état des infrastructures. "Le problème, c’est que le bâti est déjà endommagé", souligne Thomas Lecoq.
"Les secours sont occupés à essayer de sortir les survivants des décombres, et ces secousses vont amplifier les dégâts sur des bâtiments déjà fragilisés".
Ce risque est d’autant plus élevé que le séisme initial s’est produit à une faible profondeur, entre 0 et 10 kilomètres sous la surface terrestre.
"C’est un tremblement de terre gigantesque, avec une faille de 250 kilomètres de long et des déplacements pouvant atteindre 5 mètres de part et d’autre", précise le sismologue.
Un bilan humain encore provisoire
Actuellement, le bilan officiel fait état d’au moins 1 700 morts, mais ce chiffre pourrait encore grimper.
Les statistiques sont sous-évaluées
"Les statistiques des premiers jours après une catastrophe de cette ampleur sont souvent sous-évaluées", avertit Thomas Lecoq.
L’ampleur des destructions pourrait concerner un périmètre bien plus large que la seule zone épicentrale, touchant de nombreuses villes et villages.
Un séisme ressenti jusqu’en Thaïlande
Les secousses ont été perçues jusqu’à Bangkok, à près de 1 300 kilomètres de l’épicentre. Un phénomène impressionnant, mais pas anormal pour un séisme de magnitude 7,7. "Cela provoque des vibrations du sol mesurables et ressenties à des milliers de kilomètres", explique Thomas Lecoq.
La géologie locale joue également un rôle dans l’intensité des secousses à grande distance. "Bangkok repose sur un bassin sédimentaire, qui peut piéger et amplifier les ondes, comme on l’a vu dans le cas de la ville de Mexico", ajoute-t-il.
Face à ces risques persistants, les secours poursuivent leurs efforts, mais l’incertitude demeure quant aux prochaines secousses et à l’aggravation du bilan humain.


















