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Reconduit à la tête du PCF, Roussel appelle à constuire "un nouveau Front populaire"

Reconduit lundi sans surprise à la tête du PCF réuni en congrès à Marseille, Fabien Roussel a appelé la gauche à "construire un nouveau Front populaire" pour "bâtir une France libre, forte et heureuse".

La liste tirée par M. Roussel pour le conseil national a recueilli 80,4% des voix à l'issue d'un vote lundi.

M. Roussel, qui aura 54 ans dans quelques jours, dirige le PCF depuis novembre 2018 et sa réélection ne faisait guère de suspense après que son texte d'orientation avait déjà récolté 82% des suffrages en janvier.

Candidat malheureux à la présidentielle de 2022 avec 2,3% des voix, Fabien Roussel a été plébiscité lors du 39e congrès du PCF au palais du Pharo pour son parler vrai et sa pugnacité à affirmer ses positions face à La France insoumise (LFI) de Jean-Luc Mélenchon au sein de la Nupes.

Les tout premiers mots de son discours de clôture du congrès ont été pour les Marseillais, frappés par le "drame terrible" de l'effondrement d'un immeuble dans le centre de la ville, et les services de secours, que la salle a longuement ovationnées.

A quatre jours des décisions très attendues du Conseil constitutionnel sur la réforme des retraites, le secrétaire national du PCF a de nouveau appelé le président Emmanuel Macron à retirer sa réforme portant de 62 à 64 ans l'âge de départ.

"Le président de la République a perdu les Français, il a perdu l'opinion, il a perdu les syndicats", a-t-il affirmé.

Il a exprimé l'ambition du parti communiste de "rétablir la retraite à 60 ans".

"La retraite à 60 ans, on s'est battu pour la gagner, on se battra pour la garder", ont repris en choeur les militants dans la salle où s'agitaient des drapeaux aux couleurs du parti.

- "Changer l'eau du bain" -

Reprenant son antienne, Fabien Roussel a proposé de "construire un nouveau Front populaire pour bâtir ensemble une France libre, forte et heureuse".

"Parce que avec Macron, c'est bonjour tristesse tous les matins, et c'est soupe à la grimace tous les soirs", a-t-il ajouté, accusant le chef de l’État d'avoir "transformé le bonheur en privilège".

"Construire un nouveau Front populaire, c'est construire un programme (...) dans le respect de chacun, sans hégémonie de qui que ce soit", a-t-il développé, appelant une nouvelle fois "à aller plus loin que l'union construite au lendemain de la présidentielle" entre La France insoumise, le Parti socialiste (PS), Europe Écologie - Les Verts (EELV) et le PCF.

"Il ne s'agit pas de jeter le bébé avec l'eau du bain, mais faut quand même bien changer l'eau de temps en temps !", a-t-il lancé sous les applaudissements.

Plus concrètement, Fabien Roussel a annoncé qu'il demanderait "dans les semaines qui viennent" une "réunion de travail" des forces de gauche réunies au sein de la Nupes "pour faire le point de ce que nous avons construit jusqu'à maintenant et de ce que chacun souhaite faire demain".

"Parallèlement à cela, nous continuerons de discuter avec toutes celles et ceux qui le souhaiteraient", a-t-il précisé, soulignant que "la porte de la place du Colonel Fabien sera toujours ouverte".

A l'ouverture du congrès vendredi, le député du Nord avait haussé le ton contre LFI, assumant ses déclarations sur une Nupes "dépassée" et devant s'élargir vers le centre gauche.

"Mêlez-vous de vos affaires", avait-il lancé à LFI, qui avait appelé les communistes à "clarifier" leur position après les déclarations de leur chef.

La tension était redescendue d'un cran samedi avec la venue au congrès du coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard, qui avait assuré ne pas avoir "l'intention" de se "fâcher" avec les communistes.

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