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Un accord de trêve entre Israël et le Hamas "à portée de main" selon Biden... mais certains n'en veulent pas: "Nous voulons gagner cette guerre"

Le président américain Joe Biden a affirmé qu'un accord de trêve était "sur le point d'être conclu" entre Israël et le Hamas, malgré quelques réticences : une manifestation contre le cessez-le-feu a eu lieu hier soir à Jerusalem. 

Les combats et les bombardements ont tué lundi des dizaines de Palestiniens et cinq soldats israéliens dans la bande de Gaza, au moment où la Maison Blanche annonçait qu'un accord sur une trêve entre Israël et le Hamas pourrait être conclu dès cette semaine.

Le président américain Joe Biden, qui passe la main dans une semaine à Donald Trump, a affirmé qu'un accord de trêve associé à une libération d'otages était "sur le point d'être conclu", basé sur une proposition américaine présentée il y a plusieurs mois. 

"Des progrès significatifs sur les derniers points de blocage" ont été accomplis en vue d'un accord, a déclaré une source proche des négociations.

Pendant que les négociations indirectes menées sous l'égide du Qatar, des Etats-Unis et de l'Egypte s'intensifient, Israël multiplie les frappes contre le mouvement islamiste palestinien. Lundi, l'armée israélienne a bombardé la ville de Gaza, dans le nord du territoire, tout au long de la journée, faisant plus de 50 morts selon les secours. "Des écoles, des maisons et même des rassemblements" ont été visés, a affirmé le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal. L'armée a déclaré enquêter sur ces informations. "Il n'y a pas de place dans les hôpitaux pour accueillir les blessés", a ajouté Mahmoud Bassal.

L'armée a elle annoncé avoir perdu cinq soldats au combat dans le nord du territoire, où elle mène depuis le 6 octobre une offensive terrestre, affirmant vouloir empêcher que des combattants du Hamas ne s'y regroupent.

"À portée de main"

Après 15 mois de guerre, les négociations visant à libérer les 94 otages toujours retenus à Gaza, dont 34 sont morts selon l'armée, et à conclure un accord de trêve, se sont intensifiées ces derniers jours.

Une seule trêve d'une semaine avait été conclue fin novembre 2023, et avait permis la libération d'une centaine d'otages. Au total, 251 personnes avaient été enlevées lors de l'attaque sans précédent menée par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre. 

Lundi, l'émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, a rencontré des émissaires de Joe Biden et de Donald Trump, ainsi qu'une délégation du Hamas pour discuter d'un accord de trêve. La Maison Blanche a également indiqué que M. Biden s'était entretenu avec Cheikh Tamim.

"Nous sommes proches d'un accord et nous pouvons y parvenir cette semaine", a déclaré le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan. "Je ne fais pas de promesse ou de prédiction, mais c'est à portée de main", a-t-il ajouté.

Un haut responsable palestinien proche du Hamas ainsi que le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, ont eux aussi fait état de progrès.

"Israël souhaite réellement libérer les otages et travaille dur pour parvenir à un accord. Les négociations progressent", a déclaré M. Saar. "Le cycle actuel de négociations est le plus sérieux et le plus approfondi et a permis de réaliser des progrès significatifs", a affirmé le responsable palestinien sous couvert d'anonymat. Il a précisé que le projet d'accord était en cours de finalisation afin d'établir les détails du nombre d'otages qui seraient libérés en échange de prisonniers palestiniens incarcérés par Israël. Les discussions incluent aussi la question de l'aide humanitaire à destination de Gaza, a-t-il ajouté. 

Des opposants au cessez-le-feu côté israélien

Le ministre israélien d'extrême droite Bezalel Smotrich s'est en revanche fermement opposé, lundi, à tout accord qui mettrait fin à la guerre. Il a affirmé qu'il ne soutiendrait pas un "accord de reddition qui inclurait la libération d'hyper-terroristes, l'arrêt de la guerre, et la perte de ce qui a été acquis au prix de beaucoup de sang versé et de l'abandon d'un grand nombre d'otages"

Selon les commentateurs israéliens, un accord serait désormais à portée de main, notamment en raison de la décision du Premier ministre Benjamin Netanyahu d'ignorer les pressions de ses ministres d'extrême-droite, renforcée début novembre par le ralliement du parti de centre-droit de Gideon Saar.

Une centaine d'Israéliens se sont rassemblés à l'une des entrées de Jérusalem pour protester contre un accord de cessez-le-feu à Gaza ludi soir. "Tous ces gens sont ici pour dire à Bibi Netanyahu et à Donald Trump qui, Dieu merci, prendra ses fonctions dans une semaine environ, qu'ils ne veulent pas d'accords qui obligeraient Israël à libérer des terroristes ou à se retirer inconditionnellement de Gaza. Nous voulons gagner cette guerre et nous y resterons jusqu'à la fin", lance Eli Ebert, américain venu étudié dans une école Yeshiva à Jérusalem. 

"L'accord avec le Hamas progresse, mais c'est un très mauvais accord qui ne prévoit pas le retour de tout le monde en même temps et qui met en danger la vie de ceux qui restent", estime Ayelet Garber, une autre manifestante. 

Donald Trump, qui prendra ses fonctions le 20 janvier, a récemment promis "l'enfer" à la région si les otages n'étaient pas libérés avant son retour au pouvoir. 

L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné du côté israélien la mort de 1.210 personnes, en majorité des civils. Au moins 46.584 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans la campagne militaire israélienne de représailles à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU.


 

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