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"Une chaleur insupportable": record aux Émirats arabes unis, le thermomètre franchit les 50°C

Avec 50,4 degrés Celsius enregistrés à Abou Dhabi, les Émirats arabes unis viennent de battre un record de chaleur pour un mois de mai, symptôme alarmant d’un climat qui se dérègle. 
 

Ce vendredi 23 mai, les Émirats arabes unis ont connu une température de 50,4°C à Al Shawamekh, dans l’émirat d’Abou Dhabi. C’est la valeur la plus élevée jamais relevée au mois de mai depuis le début des relevés en 2003, selon le Centre national de météorologie (NCM). Le précédent record datait de 2009 avec 50,2°C. 

"Il faisait une chaleur insupportable aujourd'hui, on aurait dit que l'été avait commencé", raconte un habitant d’Abou Dhabi, encore sous le choc. Âgé de 26 ans, il confie avoir failli s’évanouir lors de la prière de midi, organisée en extérieur. 

Des conditions extrêmes dès le printemps 

À Dubaï, la situation n’était guère plus supportable. Mohammed Juma, expert en marketing, explique avoir dû verser de l’eau sur ses chaussures pour pouvoir les remettre, tant elles étaient brûlantes après être restées au soleil devant la mosquée. "Même à l’intérieur de ma voiture, la climatisation ne suffit plus", ajoute-t-il. 

La climatisation ne suffit plus

L’épisode s’inscrit dans une tendance plus large. Le mois d’avril avait déjà été marqué par une chaleur exceptionnelle, avec une moyenne mensuelle maximale atteignant 42,6°C, du jamais-vu en plus de vingt ans. Le 27 avril, le mercure avait grimpé jusqu’à 46,6°C, deuxième température la plus haute jamais enregistrée en avril. 

Un marqueur du réchauffement climatique 

Ces extrêmes sont loin d’être anecdotiques. Selon les scientifiques, la multiplication des vagues de chaleur est un signe clair du réchauffement climatique. Le nombre de jours extrêmement chauds a quasiment doublé à l’échelle mondiale en trente ans, et cette tendance ne fait que s’intensifier. 

Le réseau World Weather Attribution (WWA) a d’ailleurs récemment attribué à ce même réchauffement la responsabilité des pluies historiques survenues en avril aux Émirats, les plus importantes depuis 75 ans. Ces événements extrêmes, selon leurs analyses, sont "très probablement" amplifiés par les émissions de gaz à effet de serre issues des combustibles fossiles. 

Des travailleurs en première ligne 

Ce climat extrême pèse lourdement sur les travailleurs, notamment dans les secteurs du bâtiment, de la livraison ou du tourisme. Selon l’Organisation internationale du travail, 83,6 % des travailleurs des pays arabes sont exposés à un stress thermique excessif. 

L'humidité est suffocante

À Dubaï, Youssef, un Égyptien de 45 ans qui organise des vols en montgolfière, décrit un quotidien devenu éprouvant : "C'est un sentiment très difficile, on ne peut plus rien faire, et l'humidité est suffocante" .

Face à cette situation, les autorités appellent la population à limiter l’exposition au soleil et à s’hydrater régulièrement. Mais pour beaucoup, notamment les plus vulnérables, cette adaptation a ses limites, et la chaleur devient chaque année un peu plus menaçante. 

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