Accueil Actu

Paillettes et biceps: le catch "made in USA" veut percer en Chine

Chauffé par un public déchaîné, un combattant torse nu fracasse (pour de faux) une chaise sur la tête d'un adversaire: bienvenue à un combat de catch à l'américaine, sport-spectacle qui espère conquérir la Chine.

"C'est brutal mais ça reste distrayant", juge Su San, une Chinoise enthousiaste dont c'est le premier combat en tant que spectatrice.

Comme elle, environ 200 personnes ont pris place dans une salle de la métropole de Shenzhen (sud), pour des combats organisés par le Middle Kingdom Wrestling (MKW) -- une entreprise qui promeut la discipline en Chine.

Alberto Curry, catcheur américain plus connu sous le nom de ring "Zombie Dragon", est l'un de ces missionnaires de la discipline qui espère conquérir le pays le plus peuplé du monde et ses 1,4 milliard d'habitants.

"Aux Etats-Unis, le catch pro est partout. Le marché est ultra-saturé. C'est juste trop. Mais en Chine, c'est très nouveau et beaucoup de gens n'en ont jamais entendu parler", explique le combattant de 31 ans.

"Une fois que les spectateurs découvrent les personnages, les costumes et tout ça, ils se prennent vraiment au jeu."

Sur le ring, deux combattants chinois échangent coups de pied et de poing théâtraux et travaillés à l'avance pour éviter tout risque de blessure.

L'un des catcheurs, surnommé "Black Mamba" (Zhang Wendong dans le civil), frappe son adversaire au visage avec son poing entouré d'une chaîne métallique.

Assis ou debout autour du ring, les spectateurs poussent des "ooohhhh" de surprise lorsque le jeune homme tatoué de 25 ans récupère une chaise et frappe à la tête son rival, déjà à terre.

Adrian Gomez, fondateur et dirigeant de MKW, lancé en 2015, convient que la discipline reste un sport de niche en Chine même s'il compte déjà plusieurs adeptes "passionnés".

Il entrevoit des similitudes avec les arts martiaux chinois, où le spectacle l'emporte également souvent sur la violence pure. Une base culturelle propice au développement du catch, estime M. Gomez.

L'Américain espère un jour envoyer des combattants chinois aux Etats-Unis, pays-roi du catch où la World Wrestling Entertainment (WWE, ex-WWF) impose depuis plusieurs décennies les grandes normes mondiale de la discipline.

"Pour l'instant, le catch pro est juste une petite mare" en Chine avec ces événements locaux, métaphorise Adrian Gomez, "mais on espère qu'il gagne en popularité et devienne comme un océan" conquérant tout le pays.

À lire aussi

Sélectionné pour vous