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Dans un mail adressé au personnel de la prison de Haren, que RTL info a pu consulter, le chef de l’établissement annonce quelques aménagements à venir.
« La surpopulation carcérale atteint des proportions sans précédent », écrit-il en précisant que l’administration centrale a demandé à augmenter le nombre de places de la prison de Haren. « Nous n’avons d’autre choix que d’augmenter notre capacité ».
Concrètement, des travaux commenceront « le plus vite possible » pour transformer 43 cellules individuelles en cellules doubles. Les lits simples seront remplacés par des lits superposés. Une information confirmée par l’administration pénitentiaire : « Le nombre de détenus qui dorment sur des matelas au sol est de 516 dans l’ensemble des prisons. On va donc installer rapidement 43 lits supplémentaires à la prison de Haren », indique Valérie Callebaut, porte-parole de l’administration pénitentiaire.
Du côté des syndicats, la pilule ne passe pas. « Non seulement, cela ajoute de la charge de travail, mais en plus les conditions de détention se dégradent, ce qui augmente la pression, l’agressivité de détenus. Et c’est tout l’équilibre qui est bouleversé », déplore Laurent Lardinois, secrétaire général CGSP secteur pénitentiaire. Et celui-ci de marteler : « À Haren, il y a des lits vides. Il y a un bâtiment qui est vide, mais on ne sait pas le remplir parce qu’il n’y a pas de personnel ».
Déjà sous pression, les gardiens ne comprennent pas qu’on leur rajoute 43 détenus supplémentaires. Ils redoutent également que ce nombre de 43 soit inférieur à la réalité. « Ça risque de faire beaucoup de cris et beaucoup de foin », nous glisse un membre du personnel. Autre crainte, l’installation de matelas au sol à Haren. Le directeur de la prison le mentionne comme dernier recours. Une piste à l’étude en attendant l’arrivée des lits superposés. Ce que dénoncent fermement les syndicats. « La position de la CSC, c’est ‘un matelas par terre, un préavis de grève sera déposé’ », résume Aouad Mohammed, assistant de sécurité à la prison de Haren et délégué syndical CSC. « Pour nous, c’est inacceptable. On ne peut pas travailler dans des conditions pareilles. Que ce soit la réinsertion avec un détenu qui dort par terre ou question de sécurité. »

















