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« On a toute une série de mesures au cas où » : à Charleroi, plusieurs hôpitaux sécurisent leur service des urgences au maximum, voici comment

Par Justine Roldan Perez et Amélie Bailly
Suite à l’affaire du CHU Saint-Pierre de Bruxelles, ce n’est pas la première fois qu’un patient se montre agressif envers des soignants, notamment dans les services d’urgence. Comment faire pour empêcher cela ? Dans certains hôpitaux, tout est mis en œuvre pour protéger au mieux le personnel. C’est notamment le cas au Grand Hôpital de Charleroi.

C’est le service le plus sensible de l’hôpital de Charleroi : en moyenne, 240 patients passent chaque jour par le service des urgences. Grâce à plus de 30 caméras de surveillance, la sécurité a une vue sur l’ensemble du service. Jonathan Petit, chef du service des urgences, explique : « On a toute une série de mesures de sécurité au cas où. On a des boutons d’appel, un numéro d’urgence, des gardes qui ne sont pas loin, et un contact privilégié avec la police pour intervenir quand on en a besoin ».

Malheureusement, les problèmes dans l’hôpital sont quotidiens. D’ailleurs, les patients agressifs empruntent un autre chemin. « Il ne va pas passer au milieu des patients ni suivre la filière classique du tri, ni passer devant d’autres malades éventuellement. On va directement le diriger vers un autre couloir, où il n’y a pas de contact avec d’autres patients », ajoute Jonathan Petit.

Deux pièces sont ensuite prévues. D’abord, la chambre police. « Ici, on peut prendre en charge un patient qui est privé de liberté. Cela signifie qu’on peut faire notre travail tout à fait normalement, avec le matériel tel qu’il est présent. Sauf qu’on peut avoir une protection à proximité, avec des forces de l’ordre qui sont là pour nous protéger en cas de nécessité », explique-t-il.

Il y a également une pièce d’isolement, où il n’y a rien, mis à part un matelas. « Ce sont des patients ici qui sont extrêmement agités, extrêmement dangereux, qui doivent être isolés pour leur sécurité ou pour la nôtre ».

Il faut savoir que le service compte 72 médecins et 85 infirmiers, soignants et ambulanciers. Ici, mais aussi plus généralement dans le secteur des soins de santé, la situation inquiète. Les syndicats dénoncent un cruel manque de moyens et de personnel.

« Aujourd’hui, les conditions de travail ne sont pas tenables, elles ne sont pas attractives. On assiste donc à une pénurie qui s’aggrave, et à un cercle vicieux qui se renforce. Dans les faits, les soignants sont de moins en moins nombreux et de plus en plus pressurisés sur le terrain. La frustration, l’agressivité et la difficulté de pouvoir donner du temps aux patients augmentent », alerte Sébastien Robeet, secrétaire national du secteur non marchand.

Selon les chiffres de la police fédérale, 259 signalements d’agressions envers du personnel médical ont été enregistrés entre janvier et septembre 2024.

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