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Accusés d’avoir battu à mort un homme sur un parking en 2018, trois supporters ultras de Charleroi comparaissent aux assises du Hainaut.
Il aura fallu sept longues années pour que s’ouvre enfin le procès de Domenico Biancardi, Donovan Dubucq et Sébastien Meurée, tous trois membres d’un club de supporters ultras de Charleroi. Lors d’une fête organisée par leur groupe, les trois hommes sont accusés d’avoir mortellement agressé Pierre Clynhens, un homme présent par hasard sur le parking d’un commerce en janvier 2018.
Une attente interminable
Pour les parents de la victime, ce procès est un soulagement teinté d’amertume. "Perdre un proche est déjà une épreuve terrible. Monsieur Clynhens, lui, est condamné depuis le matin du 28 janvier, lorsqu’il a appris le décès de son fils", a rappelé leur avocat, Me Yannick Balsarini. "Il attend ce procès depuis longtemps. Il n’est pas responsable des délais de la justice. Il fait confiance à la justice, et maintenant, il attendra l’arrêt pour peut-être pouvoir mettre un terme à cette procédure".
Ce délai de sept ans s’explique par une série de retards administratifs, un changement de juge d’instruction, ainsi que des agendas surchargés d’avocats, selon les éléments rapportés à l’audience.
L’enjeu : l’intention de tuer
Le procès doit déterminer si les accusés avaient l’intention de tuer Pierre Clynhens. L’avocat de la famille, lui, ne doute pas de la qualification criminelle : "On ne peut pas vouloir autre chose que le décès lorsqu'on s'acharne comme ça sur une personne sans raison", affirme Me Balsarini. "En ce qui me concerne, c'est ce qui sera plaidé, il n'y a aucun doute là-dessus".
Les accusés, en revanche, nient toute volonté d'homicide. Aucun ne reconnaît avoir porté les coups mortels au visage, bien qu’ils soient attestés par l’autopsie. L’un d’eux a déclaré être incapable d’expliquer les faits.
Des accusés intégrés dans la société
Les profils des trois prévenus contrastent avec la brutalité des faits. Pères de famille, consultants, entrepreneurs : rien ne semblait les prédestiner à un tel passage à l’acte. C’est leur appartenance au mouvement ultra qui est scrutée à l’audience, comme possible déclencheur d’un comportement violent, en groupe, lors d’un moment festif devenu tragique.
Refusant toute captation d’image, les trois accusés comparaissent dans un climat pesant, alors que la famille de Pierre Clynhens espère une pleine reconnaissance de la gravité des faits. Le verdict est attendu dans les prochains jours. Pour les proches de la victime, il marquera la fin d’un interminable parcours judiciaire.


















