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Un millier de migrants évacués ce matin à Paris: "On ne sait pas ce qui va se passer après, on craint surtout une reprise de la chasse à l'homme"

Plus d'un millier de personnes ont été évacuées mercredi à l'issue d'une opération de police sur le plus gros campement de migrants à Paris. L'évacuation a commencé dans le calme peu après 06H00 sur le campement du "Millénaire", situé le long du canal de Saint-Denis au nord-est de la capitale.

Dans la matinée, des camions de la ville de Paris s'activaient sur les quais pour enlever tentes, sacs de couchages et détritus tandis que les derniers migrants étaient acheminés vers les 24 structures d'accueil, essentiellement des gymnases, mobilisés par les autorités en Ile-de-France. 1016 personnes ont été évacuées, dont 11 mineurs.

Cette évacuation, la 35e organisée dans la capitale depuis trois ans, "conduira à l'hébergement temporaire des personnes concernées, puis à l'examen de la situation administrative de ces personnes", a déclaré le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, dont le projet de loi durcissant l'asile et l'immigration en France doit être adopté pendant l'été.

Originaires essentiellement du Soudan, de Somalie et d'Erythrée, ces migrants étaient installés depuis plusieurs mois dans des conditions de grande précarité dans des tentes serrées le long du canal, sous le périphérique parisien, près de la porte de la Villette.

Ibrahim, Soudanais, patientait avec ses camarades. "On attend, on attend tout le temps ici", se lamente-t-il. "On ne sait pas si on pourra rester en France. Moi je veux rester en France, je sais que je peux faire ma vie ici", dit-il.


Évacuation tardive

L'annonce de l’opération, menée conjointement par la préfecture de région, la Ville de Paris, la préfecture de police et des associations avait fuité mardi. Ce qui avait conduit certains migrants à quitter précipitamment les lieux.

"Beaucoup de gens sont partis depuis hier, certains ont eu peur", raconte Martine, une bénévole qui a passé la nuit sur le campement. "On ne sait pas ce qui va se passer après, on craint surtout une reprise de la chasse à l'homme qu'on avait vue il y a six mois pour empêcher les gens de replanter leur tente".


Quel avenir pour les migrants ?

Présente mercredi sur le campement du "Millénaire", la maire PS de Paris, Anne Hidalgo, a demandé au gouvernement de "reconstruire" un centre d'accueil pour migrants dans la capitale, assurant qu'il s'agissait de la "seule solution" pour éviter "de nouveaux campements de rue".

"Paris a pris sa part et si tout le monde est raisonnable, responsable, nous devons ouvrir un lieu d'accueil permettant d'éviter à ces gens d'être dans la rue", a-t-elle dit. Un centre de premier accueil, situé dans le nord de Paris, à la porte de la Chapelle, servait de "sas" aux migrants depuis novembre 2016 mais il a été fermé début mai pour laisser place à une future université.

 "L'Etat prend ses responsabilités en évacuant ce matin le campement du XIXe arrondissement Paris", a assuré le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux, dans un tweet.

 

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