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François est "scandalisé" par la future taxe de mise en circulation: "Ce n'est vraiment pas équitable"

Le 1er juillet 2025, la réforme de la taxe de mise en circulation entrera en vigueur en Wallonie. Elle va changer en profondeur les montants que chacun devra payer lors de l'immatriculation d'un nouveau véhicule. Pour certaines voitures, le prix baisse. Pour d'autres par contre, c'est une augmentation qui peut aller de 60 à 1400 euros.

François est un passionné d'automobiles. Il a donc été particulièrement attentif à la réforme de la taxe de mise en circulation (TMC) votée début septembre dernier par le Parlement wallon. "J'aime les voitures et je m'y intéresse énormément", dit-il. "J'essaie toujours de comparer les prix un peu partout."

S'il nous a contactés via le bouton Orange Alertez-nous, c'est parce qu'il a été "absolument scandalisé" quand il a pris connaissance de cette réforme. 

Quels sont les changements?

Concrètement, la Wallonie se basera sur le nombre de chevaux de la voiture, son carburant, ses émissions de CO2, l’âge du véhicule mais aussi et surtout son poids. Les plus grosses voitures seront donc les plus taxées.

Pour les voitures les plus polluantes et les plus lourdes, la taxe de mise en circulation pourra même grimper, jusqu’à 9000 euros. Mais pour les petites voitures électriques, le tarif sera moins important qu’aujourd’hui.

Ce qui interpelle François

En un sens, François comprend cette réforme "qui est sans doute nécessaire en 2023". Mais c'est autre chose qui l'interpelle. "Pourquoi uniquement une réforme sur la taxe de mise en circulation et pas sur la taxe de circulation?", s'interroge-t-il. "Comme d'habitude, on fait les choses à moitié. Pourquoi ne pas tout faire d'un coup?"

Pour le Hannutois, cette situation existe pour favoriser les voitures électriques. "Certes, les grosses voitures électriques coûteront plus cher à mettre en circulation", reconnaît-il. "Mais à côté de ça, on ne change rien à la taxe de circulation qui est ridicule aujourd'hui. De ce que je sache, la taxe sert à payer l'entretien des routes. Et les voitures électriques roulent aussi dessus. Donc, pourquoi mon voisin paierait pour son électrique 60 euros par an alors que moi je paye plus de 500 euros? Ce n'est vraiment pas équitable."

"C'est une demi-réformette", selon Les Engagés

Dans l'opposition, Les Engagés ont voté contre cette réforme qualifiée de "demi-réformette" par Julien Matagne, député. Il indique être d'accord avec François sur le fait qu'il aurait fallu aller plus loin, notamment avec la taxe de circulation. "Mais celle-ci représente beaucoup plus de recettes et arriver à un équilibre après une réforme aurait été beaucoup plus compliqué", affirme-t-il. 

De plus, Julien Matagne regrette que cette réforme de la TMC touche surtout les particuliers. "Les familles qui ont besoin de voitures de plus grandes tailles et donc de plus grandes masses seront les plus impactées", dit-il. "Mais beaucoup de personnes ont besoin d'un grand coffre. Vous savez l'espace qu'il faut pour transporter un enfant? Avec la poussette, éventuellement le lit d'appoint si on va chez des amis,..."

Le député critique également le fait que les étrangers sillonnant nos routes n'ont jamais été évoqués. "C'est aussi pour ça que nous avons voté contre", dit Julien Matagne. "Ces taxes servent, entre autres, à entretenir les routes. Or, des étrangers se déplacent aussi dans notre région, ce qui est très bien, je le précise. Mais nous souhaitions qu'ils participent également. Nous proposions qu'une vignette soit mise en place mais cette idée n'a même pas été évoquée."

Le député "Les Engagés" apprécie néanmoins la réduction de 100 euros accordées aux familles nombreuses "même si ça semble assez dérisoire", conclu-t-il.

"C'est un signal à l'achat"

Invité début septembre dans La Matinale de bel RTL, Phillipe Henry (écolo), ministre wallon de la Mobilité et de l'Energie, indiquait que "c'est une vraie réforme qui a été complexe a discuter". Concernant le fait de ne pas toucher à la taxe de circulation, il ajoutait: "C'est un signal à l'achat. C'est quand on achète un nouveau véhicule."

La taxe de circulation pourrait-elle alors être revue? "On n'y touchera pas sous cette législature mais il est certain que les questions reviendront ultérieurement.", disait-il. "C'est là le compromis car c'est au moment qu'on achète un véhicule qu'on impacte le plus le marché car il va rester en circulation durant des années. C'est donc très important de choisir le véhicule le plus écologique possible."

 

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