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Aurélie habite et travaille à Bruxelles. Tous les jours, elle fait face à de nombreux embouteillages. Les travaux, le bruit, l’énervement de certains usagers… Pour elle, rouler à Bruxelles, c’est devenu le chaos.
Aurélie habite à Saint-Gilles, une commune du centre de la région bruxelloise. Entre son domicile et son lieu de travail, il n’y a que 15 km. Pourtant, le matin, elle met presque une heure pour y arriver. "Avant, je mettais 7 minutes et aujourd’hui, j’ai mis 45 minutes". Les nombreux travaux font tripler le temps de route de la maman. "Désormais, je pars plus tôt et je dois déposer plus tôt les enfants à l’école". Et il n’y a pas que sa vie de famille qui est impactée par ces bouchons. C’est au boulot que la jeune femme se retrouve coincée.
"Je n’en peux plus de voir Bruxelles mourir à petit feu"
Elle accueille des employés, venus de l’étranger, et doit leur vendre la Capitale et ses avantages. Après un tour en voiture, ils sont nombreux à préférer habiter en périphérie. "Une des sociétés, avec qui je travaille, m’a demandé de faire visiter Bruxelles à une de leur cadre qui hésite à venir… Son constat est que c’est l’anarchie !". Selon elle, les personnes qui ne connaissent pas la ville sont effrayées par l’état du trafic. "Depuis janvier, j’ai reçu entre 60 et 70 personnes et 60 % d’entre eux refusent d’habiter Bruxelles à cause de la mobilité". C’est surtout le plan Good move, pour rendre Bruxelles plus accessible, qui fait peur. "Dire que grâce à leur plan, ils vont rendre Bruxelles plus apaisée, avec une meilleure mobilité, c’est faux. Avec mon client, nous avions 5 rendez-vous et nous avons dû tout postposer et réorganiser la journée. Pour faire 5 minutes de route, nous sommes restés bloqués 1h15". Pour la jeune femme, ces travaux provoquent un chaos total dans toute la ville. Elle est formelle, la capitale se meurt à petit feu.
20 km/h en moyenne dans les rues
Aurélie n’est pas la seule à subir les embouteillages bruxellois. Depuis 2020, le gouvernement régional lance des travaux, partout dans la ville, avec comme objectif de diminuer de 15% les déplacements en voiture. Mais ils ne devraient pas augmenter à ce point le temps de conduite.
Pour Camille Thiry, porte-parole de Bruxelles Mobilité, le témoignage d'Aurélie ne reflète pas la réalité. "Si l’on se réfère aux mesures objectives, on ne remarque pas d’augmentation significative de la congestion ces dernières années à Bruxelles, certaines études internationales vont même jusqu’à parler de réduction de l’ordre de -30% depuis 2019. L’impression de congestion est néanmoins compréhensible vu le rôle de capitale de Bruxelles, qui implique de nombreux événements, manifestations, sommets internationaux susceptible de provoquer à certains moments des embouteillages. Les chantiers nécessaires pour continuer à assurer la sécurité et le confort des automobilistes (tunnels par exemple) peuvent aussi engendrer des perturbations ponctuelles. A l’heure où les services et applications de mobilité se multiplient, le meilleur conseil que l’on puisse donner aux usagers est de mixer les différents modes de transport (marche, vélo, transport public, voiture) pour choisir le mode le plus rapide et adéquat par rapport à leur déplacement".
Bruxelles 17e ville la plus embouteillée dans le monde
Malgré ce chiffre, le ressenti de certains automobilistes restera différent. D'ailleurs, alors qu’elle figurait sur le podium en 2021, Bruxelles a fait récemment une grosse chute dans le classement des villes les plus embouteillées au monde. A en croire les données compilées par la société INRIX, la capitale belge est désormais 17e du classement mondial.