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Six mille membres des forces de l'ordre déployés, rassemblements et vente d'alcool à emporter toujours interdits, couvre-feu renforcé à compter de samedi: la Nouvelle-Calédonie se prépare à vivre un 24 septembre -date marquant la prise de possession du "Caillou" par la France- sous haute surveillance.
Historiquement, la date correspond à la prise de possession de la Nouvelle-Calédonie par la France, en 1853, au lieu-dit Balade, sur la côte est de la Grande Terre.
Pour prévenir "tout risque de débordement", les autorités ont mis en place "un dispositif de sécurité inédit et le déploiement de 6.000 policiers, gendarmes et militaires. Soit sept fois plus que les effectifs disponibles le 13 mai lors du début des émeutes", a indiqué vendredi Théophile de Lassus, directeur de cabinet du haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie, lors d'une conférence de presse.
La journée est fériée dans l'archipel français du Pacifique sud, sans faire cependant l'unanimité.
Chaque année, les partisans de l'indépendance se réunissent au "Mwa Kaa", ensemble de poteaux sculptés érigés en 2003 au centre-ville de Nouméa et qui signifie "case des hommes".
Les non-indépendantistes se retrouvent eux à Païta, ville à 25 km plus au nord, qui célèbre le "rattachement de la Nouvelle-Calédonie à la France", tandis que le gouvernement local organise bon an mal an une "fête de la citoyenneté" mettant à l'honneur les cultures des différentes communautés (kanak, européennes, mais aussi vietnamiennes, indonésiennes, etc.) du territoire.
L'archipel a connu depuis le 13 mai des violences sans précédent depuis la fin des années 1980. Elles ont fait au total 13 morts, dont deux gendarmes, des centaines de blessés et occasionné des dégâts matériels considérables. Si la tension est redescendue depuis mi-juillet, le sud de la Grande Terre (l'île principale) est toujours inaccessible par la route.