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La soirée de finale de la Coupe de Belgique a été marquée par des violences choquantes à Bruxelles. À Molenbeek, des affrontements ont éclaté, faisant plusieurs blessés et provoquant un vif émoi. Des groupes de supporters d’extrême droite sont mis en cause, comment expliquer leur comportement ?
Ce dimanche devait être une célébration du football belge. Mais au lieu des cris de joie des supporters, ce sont les sirènes de police et les scènes de panique qui ont résonné à Bruxelles. En marge de la finale de la Coupe de Belgique, des incidents violents ont éclaté, notamment dans le quartier Ribaucourt à Molenbeek.
Un groupe d’environ cent individus, vêtus de noir, cagoulés et armés de matraques, a envahi les rues du quartier. Des témoins rapportent des agressions violentes contre des passants et des commerces, dont un magasin de carrelage ciblé sans motif apparent. Les habitants sont sous le choc, s’interrogeant sur l’absence d’anticipation des forces de l’ordre.
Des groupes ultras identifiés
Pour le sociologue Jean-Michel De Waele, spécialiste du hooliganisme, ces violences ne sont pas le fruit du hasard. Selon lui, les agresseurs appartiennent à un groupe structuré: les North Fanatics 13, ultras du Club Brugge connus pour leurs positions d’extrême droite.
"C’est très surprenant de voir que des supporters d'extrême droite organisés, structurés et connus puissent se promener comme ça dans Bruxelles, organiser des attaques contre des biens et des personnes et que la police n'ait pas été présente", s’étonne-t-il.
Une attaque à caractère raciste ?
L’emplacement même de l’attaque interroge. Le quartier de Molenbeek ne se trouve pas sur le trajet direct vers le stade. "Il n’y avait aucune nécessité de passer par là", insiste le sociologue. "Molenbeek est devenu un symbole pour toute une partie de la population. Et oui, il y avait la volonté certaine d'aller chercher les problèmes et d'aller casser de l'Arabe".
Les motivations de ces groupes semblent donc clairement raciales et idéologiques. Des images diffusées ces derniers mois montrent certains de ces supporters en train d’effectuer des saluts nazis. "Ils en sont même fiers" ajoute Jean-Michel De Waele.
Une minorité violente mais organisée
Le spécialiste rappelle toutefois qu’il s’agit d’une minorité. "L’écrasante majorité des supporters d’Anderlecht ou de Bruges sont très pacifiques".
Mais pour cette frange extrémiste, le football devient un prétexte pour exprimer une violence latente. "Il y a des personnes qui ont besoin de trouver des terrains pour se battre à la première occasion. C’est inquiétant et ça devrait être un vrai sujet de réflexion pour nos sociétés", insiste-t-il.
L'encadrement policier remis en question
L’absence d’encadrement des supporters avant les événements est vivement critiquée. "Dans d’autres pays, des supporters qui traversent la ville pour se rendre à un match sont encadrés par la police", rappelle Jean-Michel De Waele. Une lacune sécuritaire qui soulève des interrogations alors que les actes commis relèvent clairement d'une organisation planifiée.

















