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Témoignage d'aides-soignantes qui refusent une vaccination obligatoire: "On est en démocratie, on peut penser et faire ce que l'on veut"

Depuis plusieurs jours, il est question de la vaccination du personnel soignant. Le ministre fédéral de la santé souhaite la rendre obligatoire. Une question qui sera peut-être débattue lors du prochain comité de concertation ce vendredi. Nous avons voulu entendre et comprendre les réticences de celles et ceux qui ne veulent pas se faire vacciner. Ils représentent une minorité. Quels sont leurs arguments ?

Visage flouté. Pas de nom, pas de lieu de travail et pas de voix reconnaissable. La première aide-soignante dans une maison de repos que nous interrogeons ne veut absolument pas être reconnue. "Je n'ai pas envie que mon employeur me reconnaisse tout simplement", dit-elle. Le ministre de la santé Frank Vandenbroucke envisage une vaccination obligatoire dans les soins de santé comme dans plusieurs pays européens. Mais pour cette aide-soignante, c’est hors de question : "Je pense que je serais capable de rendre ma démission pour ça. Je ne suis pas d'accord qu'on nous dicte ce qu'on doit faire."

Quitter son travail, si la vaccination devient obligatoire, c’est aussi la position d’une autre aide-soignante en maison de repos que nous avons questionnée. Et comme sa consœur, elle se méfie du vaccin, car elle estime qu’il n’y a actuellement pas assez de recul et des effets secondaires qu’elle juge trop importants. "Certaines collègues ont eu des effets secondaires énormes. On est quand même en démocratie, on peut penser et faire ce que l'on veut", se défend-elle.

Si aujourd’hui la vaccination obligatoire dans les soins de santé est également soutenue par les associations ou syndicats de santé, c’est avant tout pour protéger les patients. Un argument que comprend cette éducatrice spécialisée dans le handicap : "C'est normal de protéger le public avec lequel on travaille. Si la distance est difficile à maintenir avec le patient, je porte toujours le masque et j'ai toujours les mains désinfectées."

Ces trois soignantes estiment donc qu’il y a actuellement trop peu d’informations sur ce vaccin. Elles sont prêtes à manifester contre une éventuelle obligation. Leur avis est minoritaire: début juillet, 73% du personnel soignant avait déjà reçu au moins 1 dose du vaccin.

Réaction d'un médecin: on ne peut pas mettre un patient vulnérable en contact avec du personnel non vacciné

Interrogé dans le RTL INFO 19h à la suite de ces témoignages, un médecin, le docteur Alain Le Moine, chef du service de Néphrologie à l'hôpital Erasme qui s'occupe essentiellement de patients qui ont subi des transplantations de reins ou qui sont sous dialyse, a déclaré qu'il n'était jamais "gai d'obliger à quelque chose" mais "il faut comprendre que les autorités sanitaires n'ont pas le choix, on ne peut pas mettre un patient vulnérable à risque avec quelqu'un qui n'est pas vacciné et qui pourrait transmettre le Covid à son insu", a-t-il dit.

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