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Son amour de la chanson, « je crois que je le dois à mon père qui, lui-même, écoutait beaucoup, beaucoup de musique », explique le chanteur, qui a été bercé par la radio italienne dès sa plus tendre enfance. « À partir de 20h le soir et pas avant, on pouvait capter la Rai. On entendait toutes les dernières chansons, le festival de San Remo, le festival de Naples. Et quand il y avait des fêtes entre nous chez l’un ou l’autre, dans la cité de baraquements où nous vivions, ils sortaient un accordéon, une guitare, et toutes les chansons sortaient, interprétées en groupe », se souvient-il.
Parmi elles, Édith Piaf, Tino Rossi ou encore Luis Mariano… qui est lié à sa première expérience sur scène. « La première fois que je suis monté sur un podium, c’était à Jemappes. Je passais par la Grand-Place et j’ai vu un attroupement. J’ai entendu quelqu’un qui chantait, mais il n’y avait pas d’orchestre. J’avais 12 ans. Je ne sais pas ce qui m’a poussé, mais je suis monté sur le podium et j’ai chanté L’amour est un bouquet de violettes de Luis Mariano. Et j’ai gagné deux kilos de chocolat », raconte-t-il en riant, ajoutant : « Mes parents ont du mal à croire que je les avais gagnés honnêtement ! »
Mais sa voix atypique ne plaît pas à tout le monde, à commencer par « Monsieur le curé », qui était « le directeur de la chorale. Il m’a dit que je n’ai pas la voix angélique qu’on doit avoir quand on est dans une chorale. »
Son succès local grâce aux juke-boxes oblige une radio à l’inviter
Comment explique-t-il dès lors son succès ? « Peut-être le fait de ne pas savoir exactement ce qu’il fallait faire pour réussir. En fait, j’ai eu l’immense chance, qui a illuminé ma vie, d’avoir mon père à côté de moi. Et quand j’ai mis les pieds en chanson, que j’ai gagné le crochet radiophonique sur Radio Luxembourg, j’ai pu faire mon premier disque… qui n’a pas marché. 500 disques vendus par le disquaire de Jemappes. J’en ai fait un second, un troisième, un quatrième. Et puis, devant l’insuccès, j’avais décidé de reprendre les études sérieusement. Et c’est là que mon père, avec le disquaire de Jemappes, Monsieur Donfus, a eu l’idée de placer mon cinquième disque qui était Sans toi ma mie, dans les juke-boxes de la région. Et un juke-box, à l’époque, ça avait le rayonnement d’une petite radio locale », rappelle-t-il.
Le succès local est tel que « les gens ont commencé à demander ma chanson en radio. Une radio a été obligée de m’inviter et je m’entends dire directement : « Bonjour, nous n’aimons pas ce que vous faites, on vous a imposé ». C’était un bel accueil, quoi. Et moi, j’ai eu l’inconscience de dire : « Moi non plus ». « Ah bon, pourquoi vous dites ça ? », lui demande-t-on. « Parce que j’ai d’autres chansons », ose-t-il répondre. Coup gagnant, la radio lui demande : « Vous voulez nous en chanter une ? » « Si vous me laissez cinq minutes, j’ai ma guitare dans la voiture » a-t-il enchaîné… « Et j’ai chanté Ma chambrette et Ma tête ». Et ça leur a tellement plu que j’en ai enregistré douze, qu’ils ont passées pendant toute une semaine la semaine d’après. Et ça fait l’objet d’un 25 cm qui a été premier dans les ventes. »
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