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Test Fitbit Charge 4: une petite puce GPS en plus avant que Google n'entre en piste

Petit et léger, ce dispositif situé à mi-chemin entre la montre connectée et le bracelet d'activité permet désormais de géolocaliser vos courses à pied ou à vélo, sans l'aide d'un smartphone. Le Charge 4 intègre aussi des options de paiement.

Le marché des bracelets connectés connait des hauts et des bas. On lui promettait un avenir incroyable il y a 10 ans, mais force est de constater que les wearables, ces objets connectés qu'on porte sur soi, s'apparentent plutôt à des gadgets pour la plupart d'entre nous.

Seuls quelques acteurs ont su tirer leur épingle du jeu – et un seul en réalité ces dernières années: Apple. Comme tout ce qu'il fait se vend d'office car il y a une très grande communauté de fans dans le monde (et que le matériel et le logiciel sont généralement bien foutus), sa Watch est largement N.1 sur le segment des montres connectées / bracelets d'activité. Les autres fabricants peinent à générer du profit et Fitbit, autrefois grand leader, a vu ses parts de marché et ses profits se contracter au fil des ans.

Jusqu'à accepter, l'an dernier, la proposition de rachat de Google. Le géant américain du web, qui a lancé ses propres smartphones en englobant une partie des équipes de HTC il y a quelques années, a sans doute une idée similaire derrière la tête avec Fitbit, pour proposer ses propres montres connectées / bracelets d'activité.

Mais le deal datant de novembre 2019, les produits qui sortent actuellement ont été conçus avant. D'autant qu'entre l'annonce du rachat et les premières actions concrètes, il y a des mois qui s'écoulent. "Les actionnaires de Fitbit ont approuvé la transaction le 3 janvier 2020. La transaction devrait être conclue en 2020, sous réserve des conditions de clôture habituelles, notamment des approbations réglementaires", m'a répondu l'entreprise quand j'ai demandé quels étaient les changements opérés par Google.


 

Un Charge 4 qui évolue subtilement (150€)

Dès lors, le Charge 4 de Fitbit est un produit 100% Fitbit. Il n'est d'ailleurs qu'une subtile évolution du Charge 3, sorti en 2018, et qui m'avait agréablement surpris (lire mon test). Le prix, heureusement, n'a pas bougé: 150€.

La série Charge est un bon compromis entre le bracelet d'activité (à qui on reproche souvent le manque de fonctionnalités et d'informations affichées à l'écran) et la montre connectée (à qui on reproche l'encombrement et l'autonomie décevante).

Le Charge 4 est assez étroit, peu épais et donc très léger. On sent à peine qu'on le porte au poignet, on pourrait l'oublier, contrairement à une montre. En revanche, depuis le modèle précédent sorti il y a deux ans, on aurait aimé une amélioration de l'affichage. Il y a en effet toujours aussi peu de pixels blancs ou gris qui s'affichent sur fond noir, et les bordures sont très épaisses :

On pourrait le comprendre si l'autonomie avait augmenté, mais on reste à 7 jours annoncés, plutôt 5 ou 6 jours d'après mes propres mesures, si on fait un peu de sport. C'est nettement mieux qu'une Apple Watch qu'on doit charger tous les soirs, mais c'est nettement moins bien que les 14 jours atteints par la Watch GT 2 de Huawei, une référence (voir mon test).

Si l'interface minimaliste de la montre permet de lancer un chronomètre, de régler une alarme vibrante (très pratique pour ne pas réveiller votre conjoint.e), de voir les prévisions météo ou encore de contrôler Spotify, c'est vers l'application smartphone qu'il faut se tourner pour apprécier tout le travail logiciel de Fibit, peaufiné année après année.  

C'est bien plus une interface 'bien-être et santé' qu'un simple suivi de votre activité. Votre sommeil est décortiqué, vos minutes en zone active apparaissent désormais pour calculer différemment votre activité physique hebdomadaire, on peut se lancer des défis entre 'amis Fitbit' et voir leurs statistiques partagées, etc. Fitibit a même mis sur pied, mais ça me semble très ambitieux, un abonnement à 10$ par mois pour des guides précis (santé, sport, nutrition), des analyses plus détaillées de vos activités et sommeil, et d'autres options enrichies. Mais même sans ce Fitbit Premium, l'application basique et gratuite est la plus complète et la meilleure du marché, sans aucun doute:

La grande nouveauté: le GPS

Au niveau matériel, la nouveauté par rapport à la Charge 3 est l'arrivée d'une puce GPS, qui permet donc de partir courir ou faire du vélo (7 activités sportives peuvent suivre votre position) sans devoir prendre son smartphone, mais tout en bénéficiant d'un tracé du parcours effectué (par après, via l'application) et dès lors d'une meilleure analyse de vos performances. Cette puce GPS consomme cependant pas mal de batterie: je suis parti faire un tour en vélo de 30 minutes avec le Charge 4 à 9%, et il était éteint à mon arrivée. Donc si vous faites régulièrement de longues sorties, sachez-le, l'autonomie du bracelet ne sera jamais de 7 jours. Cette localisation embarquée s'avère cependant indispensable pour un suivi sportif digne de ce nom, donc c'est finalement une bonne chose que Fitbit l'ait insérée dans le boitier, au chausse-pied on imagine vu la petite taille du Charge 4 (et la présence préalable du capteur de pulsations, voir photo ci-dessous). 

L'autre nouveauté est l'option Fitbit Pay, qui a bien évolué en Belgique ces dernières années. Il est désormais possible de relier les cartes de nombreuses banques belges via l'application Fitbit, afin de payer à un terminal acceptant le "sans contact", donc avec l'icône d'onde. Ces terminaux sont devenus la norme donc c'est finalement assez pratique. Il faut cependant taper un code PIN de 4 chiffres, ce qui peut prendre quelques secondes sur un écran aussi minimaliste que celui du Charge 4.

Remarque importante: le Charge 4 peut théoriquement recevoir les notifications de votre smartphone (celles que vous avez envie de recevoir) et même décrocher/raccrocher (sans possibilité de dialoguer, cependant). Hélas, et j'ai déjà eu le problème par le passé - Fitbit n'a donc pas encore trouvé la solution - la compatibilité est délicate à cause des innombrables versions d'Android et surcouches logicielles des fabricants. Dès lors, les notifications sont instables, parfois simplement absentes pendant quelques jours, puis elles reviennent. Il est probable qu'avec les iPhone et les Samsung, ça passe, mais avec Huawei et OnePlus, par exemple, ça pose problème. Ennuyeux quand on compte dessus…


 

Conclusion

Avant que Google ne prenne réellement les choses en main et – on l'imagine – parte de l'interface de Fitbit très bien développée pour y saupoudrer de l'Android, on a encore droit à des dispositifs fidèles à la marque pionnière des bracelets connectés.

Le Charge 4 fait cependant penser à une fin de carrière. Le dispositif est très proche du modèle de 2018 (le Charge 3, donc): au niveau de l'écran, ça passe de moins en moins bien. L'autonomie n'évolue pas non plus, même si 7 jours (annoncés), c'est honnête.

Les nouveautés sont la puce GPS intégrée pour suivre ses activités sportives à la trace sans devoir embarquer un smartphone (auparavant, c'est lui partageait votre position). C'est pratique, évidemment, mais ça sollicite assez bien la petite batterie, qui fond lors des activités sportives.

Le prix n'ayant pas évolué (150€, livré avec deux tailles de bracelet), le Charge 4 reste l'un des meilleurs rapports qualité-prix du moment, surtout grâce à l'application Fitbit qui ne cesse d'évoluer sur smartphone.

 
 
 
 

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