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Carine et Delphine partagent un parcours similaire : toutes deux ont subi, il y a plusieurs années, la pose d’une bandelette urinaire censée traiter de petites fuites. Une intervention qui s’est transformée en souffrance quotidienne.
On est enfin libérées
« J’avais carrément une corde qui retenait ma jambe et j’avais des tendinites à répétition. Je ne savais plus marcher, j’avais directement une douleur », raconte Carine. Delphine, elle, résume un long cauchemar : « On est enfin libérées. »
Une opération aux États-Unis
Les deux femmes rentrent d’un séjour aux États-Unis, où un chirurgien spécialisé leur a retiré le dispositif. Pendant son voyage, Carine publie une vidéo dans laquelle elle témoigne : « À l’époque, on m’a mis un objet de torture dans le vagin. Si j’avais su, je ne l’aurais jamais mis. Je serais restée avec ma petite goutte dans mon slip parce que ça m’a donné des douleurs pendant 10 ans. »
Suite à la pose de cette bandelette, Carine et Delphine avaient développé des symptômes sévères : brûlures, sensations de « coups de poignard », voire une allergie pour une autre victime rencontrée lors d’un précédent reportage.
C’est une renaissance
Depuis huit semaines, elles sont en convalescence. Delphine confie : « Je suis assise sans mon coussin et je n’ai pas de douleur. Le lendemain de la chirurgie, je savais déjà m’asseoir. C’est une renaissance ». Elle ajoute : « Même mon mari me dit que j’ai complètement changé. »
Une décision difficile
Avant de franchir le pas, les craintes étaient nombreuses. « Jusqu’au dernier moment il y a des doutes, mais je me suis dit que je devais le faire, même si c’était un coût de plus de 20 000 euros. Je ne voulais plus avoir ce corps étranger en moi », explique Carine.
Leur relation, née de leur souffrance commune, s’est renforcée au fil des démarches et de leur voyage au Missouri, au sein d’une structure spécialisée. « On s’est comprises tout de suite, c’est incroyable », confie Delphine. Sur place, elles rencontrent d’autres patientes : « Il y avait des Irlandaises, des Canadiennes, des Françaises… »
Ces femmes font partie des 3 % de cas de complications, même si certaines études parlent de risques supérieurs à 10 %. « Dans mon cas comme dans beaucoup d’autres, la bandelette avait été mal mise », assure Carine. Elle lance un appel : « J’aimerais que des avocats se sentent concernés par la cause et veuillent nous défendre. On est plusieurs victimes dans l’histoire. »
Delphine déplore le manque d’écoute : « On n’est entendue nulle part. J’ai vu plusieurs médecins qui m’ont dit qu’ils ne pouvaient rien faire pour moi. Pareil pour les assurances et les mutuelles ». Les deux femmes veulent désormais alerter le plus grand nombre sur les risques de ces dispositifs urinaires. Une campagne a été lancée et une adresse mail a été créée.
















