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Le CHU de Liège relaie une fausse info sur le prix Nobel Denis Mukwege

Le CHU de Liège s’est fait remarquer ce lundi matin en publiant une fausse information sur les raisons de la démission du prix Nobel Denis Mukwege des instances de lutte contre Covid-19 en RDC.

Sur son compte Facebook, l’hôpital universitaire belge a partagé des déclarations que Denis Mukwege n’a pas tenues. On pouvait lire que le gynécologue congolais avait décider de démissionner car il "ne peut pas salir son Prix Nobel de la paix pour de l’argent. Nous avions eu l’ordre de déclarer toute maladie étant coronavirus. (...) J’ai une carrière à protéger (...)."


 

Après s’être rendu compte de son erreur, le CHU de Liège a supprimé la publication pour la remplacer par un communiqué officiel de la Fondation Panzi, qui avait été relayé dans divers médias la semaine dernière.

Je démissionne pour me consacrer entièrement à mes responsabilités médicales 

Mercredi dernier, Denis Mukwege avait annoncé avoir démissionné de ses fonctions au sein d'instances de lutte contre la propagation du nouveau coronavirus dans la province du Sud-Kivu (Est de la RDC) et en a dénoncé les manquements. "Nous sommes (...) au début d'une courbe exponentielle épidémiologique et nous ne pouvons plus appliquer une stratégie qui serait uniquement préventive", expliquait dans un communiqué le Dr Mukwege, récompensé par le Prix Nobel de la Paix 2018 pour les soins qu'il apporte aux femmes victimes de violences sexuelles en République démocratique du Congo (RDC).

"J'ai donc décidé de démissionner (...) afin de me consacrer entièrement à mes responsabilités médicales et de soigner cet afflux de malades à l'hôpital de Panzi" qu'il a fondé à Bukavu, capitale du Sud-Kivu, écrit le Dr Mukwege, surnommé "l'homme qui répare les femmes".

Le gouverneur du Sud-Kivu l'avait nommé, le 30 mars, président et vice-président de deux instances officielles mises sur pied pour organiser la riposte à la pandémie de Covid-19 dans la province.

Le Dr Mukwege déplore l'absence de tests disponibles dans la province et le non-respect des mesures de prévention.

Il faut "plus de deux semaines pour recevoir les résultats des prélèvements envoyés à (...) Kinshasa", ce qui représente "un handicap majeur pour notre stratégie basée sur +tester, identifier, isoler et traiter+".

Il pointe aussi une série de problèmes qui "ont diminué l'efficacité de notre stratégie": "un relâchement des mesures de prévention par notre population, un déni des réalités, l'impossibilité de faire respecter les mesures barrières, la porosité de nos frontières avec le retour massif de milliers de compatriotes venant de pays voisins sans avoir été mis en quarantaine".

Le Dr Mukwege dénonce aussi des "faiblesses organisationnelles et de cohérence entre les différentes équipes responsables de la riposte à la pandémie dans le Sud-Kivu".

La RDC a déclaré, depuis le 10 mars, 4.390 contaminations au nouveau coronavirus, dont 3.980 à Kinshasa et 89 au Sud-Kivu, pour un total de 96 décès.

Denis Mukwege avait plaidé mi-avril, pour un "confinement partiel des personnes âgées de plus de 60 ans" et "le port obligatoire de masque pour tout le monde" afin de rompre la chaine de transmission du nouveau coronavirus.

Le 9 mai, le médecin avait appelé à "un approvisionnement en urgence en tests, avant le déclenchement de la courbe exponentielle épidémique" du nouveau coronavirus.

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