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Elle jouait du violon pour Einstein et voyageait en URSS : connaissez-vous cette souveraine belge qui a donné son prénom à notre future reine ?

Par RTL info avec Thomas de Bergeyck
Soixante ans après sa disparition, Élisabeth de Belgique reste une figure atypique et marquante de la monarchie. Troisième reine des Belges et épouse du roi Albert Iᵉʳ, elle s’est imposée par son style inimitable, loin des conventions royales : artiste passionnée, femme de caractère et grande voyageuse, elle a laissé une empreinte singulière dans l’histoire du royaume.

Née duchesse en Bavière en 1876, Élisabeth a grandi dans un milieu où la culture occupait une place centrale. Violoniste accomplie, elle jouait avant tout par passion. Installée à Bruxelles, elle impose sa sensibilité artistique et ouvre les portes du palais aux grands esprits de son temps. « Elle transformait la Cour en un véritable carrefour culturel, ses salons accueillaient des géants comme Maurice Ravel, Igor Stravinsky et Albert Einstein, et elle jouait elle-même pour ses invités », raconte Thomas de Bergeyck, , spécialiste des monarchies.

Élisabeth de Belgique a aussi inspiré l’un des plus grands musiciens de son temps : le violoniste belge Eugène Ysaÿe. Leur relation donnera naissance en 1937 à un événement musical majeur : le Concours Reine Élisabeth.

Une artiste dans l’âme

Artiste jusqu’au bout des doigts, elle s’adonnait aussi à la sculpture dans son atelier personnel installé au château de Laeken. Un lieu resté intact depuis sa disparition, que les visiteurs peuvent encore découvrir au printemps lors de l’ouverture des serres royales.

Elle y façonnait des visages en glaise, s’arrêtait pour écouter les oiseaux, qu’elle enregistrera même dans un disque publié à compte d’auteur : Les oiseaux chanteurs de Laeken.

Curieuse du monde, en avance sur son temps

Au-delà de la musique, Élisabeth était aussi une grande voyageuse. Dès 1923, elle assiste à l’ouverture du tombeau de Toutânkhamon en Égypte « Elle voulait absolument y être », raconte Thomas de Bergeyck. Sa curiosité la mène ensuite en Palestine, en Inde, mais aussi en Union soviétique et en Chine communiste.

Dans un contexte de guerre froide, ces déplacements d’une souveraine occidentale dans des pays alors considérés comme sensibles n’étaient pas anodins. « Voir une souveraine occidentale se promener à Moscou ou à Pékin, croyez-moi, ça faisait grincer des dents dans les chancelleries. Mais Élisabeth, elle s’en fichait », commente le spécialiste des monarchies.

À la fin de sa vie, Élisabeth affichait une liberté d’esprit rare. Connue pour son franc-parler et son accent allemand prononcé, elle n’hésitait pas à bousculer les codes, quitte à déstabiliser les plus hauts responsables politiques. Thomas de Bergeyck raconte avec le sourire : « On dit même que lorsqu’elle s’énervait, son accent allemand ressortait encore plus fort et que même les ministres les plus rigides avaient du mal à garder leur sérieux. »

Décédée en 1965 à 89 ans, Élisabeth laisse l’image d’une souveraine anticonformiste, passionnée, drôle et profondément humaine. « Finalement, Élisabeth, c’était tout ça. C’était de l’audace, un peu de provocation et un charme fou ».

Retrouvez « L’histoire royale » de Thomas de Bergeyck chaque samedi sur bel RTL Weekend.

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