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Cédric Sire vient de sortir son nouveau roman. Intitulé "Survivantes", l'ouvrage aborde la complexité de la vengeance avec une question : les victimes peuvent-elles devenir des bourreaux ? Si oui, jusqu'où iraient-elles dans leur vengeance ?
Quatre femmes, toutes liées par des parcours de vie atypiques, bien souvent empreints de violence. Pour se faire justice, elles décident de se rassembler... et de tuer un par un les bourreaux qui ont détruit leur vie. Voici, en résumé, l'histoire que narre Cédric Sire dans son onzième roman, "Survivantes".
Mêlant horreur et thriller, il parvient à tenir le lecteur en haleine. Et, chose surprenante, les victimes deviennent elles-mêmes des tortionnaires. Une binarité avec laquelle l'auteur a pris un malin plaisir à jouer : "Dans la réalité, ça ne marche pas. La réalité n'est pas binaire, ce n'est pas blanc ou noir. Et se venger en devenant soi-même le monstre qu'on a combattu, ça ne peut pas se finir bien, en fait. Je voulais vraiment jouer avec ça".
Les victimes sont trop peu souvent écoutées
"J'essaie d'aller de rebondissement en rebondissements et je dresse aussi le portrait de ces quatre femmes qui sont très différentes, qui ont réagi de manière très différente aussi à ce qu'elles ont vécu", explique-t-il. "Elles ont des cicatrices intérieures, elles ont aussi des séquelles physiques. (...) Il y a beaucoup de meurtres et de choses horribles que je raconte. Mais l'idée n'est pas que le lecteur ait envie de se tirer une balle à la fin, à la fin du roman. C'est vraiment d'ouvrir les questions et de travailler des problèmes de société, d'actualité".
En regarde avec l'actualité, Cédric Sire a bien évidemment pensé au procès des viols de Mazan. À l'inverse des héroïnes de son roman, Gisèle Pélicot a courageusement opté pour la voie de la justice. "C'est un exemple merveilleux de ce qu'il faut faire", souligne-t-il. "C'est aussi la preuve qu'avec ce type d'histoires, on est en plein dans l'actualité, on est au cœur des discussions qu'on peut avoir, sur le fait que les victimes sont trop peu souvent écoutées".