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Aux côtés de son fils Paul, ancien candidat des "12 coups de midi", Sophie El Kharrat publie le livre "Atypique", un témoignage fort sur le syndrome d’Asperger et les failles du système de prise en charge.
C’est un témoignage rare et puissant, celui d’une mère et de son fils réunis pour livrer une expérience de vie hors norme. Dans "Atypique", Paul El Kharrat, révélé par le jeu "Les 12 coups de midi" et sociétaire des "Grosses Têtes" sur bel RTL, et sa mère Sophie, fonctionnaire de métier, racontent ensemble le long chemin vers la compréhension d’un trouble encore mal connu : le syndrome d’Asperger.
Treize ans de solitude et d’incompréhension
Pendant treize longues années, Sophie El Kharrat a cherché à comprendre ce qui rendait son fils si différent. Elle a alerté, consulté, insisté… en vain. Le diagnostic ne tombera qu’à l’âge de 16 ans. "C’est très long. C’est une errance assez douloureuse", confie-t-elle aujourd’hui. "Ce n'est pas un manque d'avoir alerté, d'avoir cherché, d'avoir sollicité les avis des différents spécialistes et tout ça en vain pendant treize ans", ajoute-t-elle.
L’expérience qu’elle décrit est celle de nombreux parents confrontés à une absence de réponse claire, à une méconnaissance persistante des troubles du spectre autistique, y compris chez les professionnels : "On a été extrêmement seuls". Elle se souvient d’un moment marquant, celui où, après le diagnostic, elle confie cette information à son médecin traitant. Sa réponse : "C’est quoi ?" Une ignorance qui, selon elle, persiste encore trop souvent.
Une urgence de formation
"Je pense qu’il y a un module en médecine où on parle de l’autisme, mais ça reste tellement léger", déplore Sophie El Kharrat. Elle s’alarme aussi des délais actuels pour établir un diagnostic : "Il nous faut deux ans pour faire un diagnostic. Ça va exploser dans les années à venir puisqu’on n’arrive pas à suivre".
Face à cette réalité, le livre "Atypique" se veut une ressource pour toutes les familles confrontées à l’autisme, mais aussi pour les enseignants, éducateurs, personnels médicaux. "C’est un peu le livre que je n’ai pas eu, il y a 20 ans", explique-t-elle.
Donner des clés pour mieux comprendre
Paul El Kharrat prend également la parole dans le livre pour livrer son propre ressenti, sa vision du monde, ses difficultés à décrypter les codes sociaux, mais aussi sa progression. "C'est un outil, un mode d'emploi assez louable", dit-il. "Il donne des clés, des outils pour interagir avec des personnes porteuses d’autisme."
Et si leur histoire est singulière, elle fait écho à celle de nombreuses familles. C’est tout l’objectif de "Atypique" : briser l’isolement, offrir des repères, et alerter sur un système encore trop souvent défaillant.


















