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Bringuebalant depuis le début de saison, Nantes va s'offrir des retrouvailles empreintes de nostalgie jeudi soir en barrage de Ligue Europa chez une Juventus Turin plongée dans la tourmente mais ressoudée sur le terrain.
Un passé glorieux...
C'était en avril 1996, en demi-finale de Ligue des Champions. Coco Suaudeau et son "jeu à la Nantaise" étaient aux manettes, les Canaris avaient remporté le championnat précédent en alignant 32 matches sans défaite -- un record qui tient toujours en L1.
A l'automne, ils avaient effacé sur leur route le FC Porto, le Panathinaïkos ou encore le Spartak Moscou.
Mais la Juventus, c'était une marche trop haut. A l'aller, à l'époque au stade des Alpes, les Nantais sont tombés dans le piège du duel physique imposé par les Turinois. Réduits à 10 à la 44e minute, ils se sont inclinés 2-0.
Nantes a au moins fait vibrer ses supporters en s'offrant une victoire de prestige 3-2 au match retour. Et la Juventus a remporté le titre le mois suivant. Sa deuxième Ligue des Champions, et la dernière à ce jour malgré cinq finales depuis.
... mais révolu pour les Canaris
Après cette demi-finale, Nantes a connu quelques parcours en Ligue Europa, un dernier baroud d'honneur en Ligue des Champions en 2001... Et puis plus rien, jusqu'à ce billet inattendu grâce à la victoire en Coupe de France.
En phase de groupe, les Canaris ont de nouveau fait vibrer la Beaujoire, avec des victoires 2-1 contre l'Olympiakos et Qarabag, mais ils ont aussi subi de belles raclées.
Seule équipe française encore en lice sur trois tableaux, entre C3, L1 et Coupe de France, ils le doivent plus à quelques coups de pouce du sort qu'à leur jeu, beaucoup trop irrégulier cette saison.
Depuis la reprise fin décembre, ils présentent une solidité défensive nouvelle, avec seulement trois buts encaissés en 11 matches, mais au prix d'une certaine apathie en attaque.
La victoire dimanche contre Lorient (1-0) leur a donné un peu d'air en championnat et Antoine Kombouaré a prévenu: "J'aurai les boules si on va là-bas et qu'on se comporte en petits garçons, qu'on ne fasse que défendre, que subir (...). On n'a rien à perdre dans cette compétition. Je veux qu'on prenne du plaisir".
Une Juve dans la tempête...
Côté italien, la Juve vit une saison noire en dehors des terrains, avec une enquête de justice pour des fraudes présumées dans ses comptes qui pourraient lui valoir un procès.
En attendant, le club a déjà été lourdement sanctionné par la justice sportive pour des plus-values jugées surévaluées sur le mercato.
Une pénalité de 15 points -- contre laquelle il a déposé un recours -- l'a renvoyé dans le ventre mou de la Serie A et a sérieusement compromis ses chances de décrocher une qualification pour la Ligue des champions.
Cela fait désormais de la Ligue Europa un vrai objectif de la Vieille dame, car un titre offrirait un billet pour la C1, à condition d'accéder à la finale, et de la remporter, ce que la Juventus ne sait plus faire depuis un quart de siècle.
... Mais qui va mieux sur le terrain
Par rapport à l'équipe éjectée cet automne en phase de groupes de C1 avec cinq défaites en six matches, repêchée en C3 à la différence de buts face au Maccabi Haïfa, la Juventus version 2023 va mieux sur le terrain.
Redevenue solide en défense et soudée par les ennuis extérieurs, elle serait sur le podium sans sa pénalité. Elle a aussi retrouvé des couleurs en attaque avec le retour en forme de son buteur Dusan Vlahovic et de son ailier Federico Chiesa.
Seule ombre (persistante) au tableau: l'absence de Paul Pogba, la recrue star de l'été, blessé au genou en juillet. Son retour sur les terrains a encore été repoussé de trois semaines et il ne devrait pas jouer contre Nantes, ni à l'aller ni au retour, le 23 février.