Accueil Sport

Route du Rhum: Gabart et Joyon ne lâchent rien à 24 heures de l'arrivée

Lancés dans une course poursuite et chahutés par des conditions instables, François Gabart, en tête, et Francis Joyon, son poursuivant, ne sont plus samedi qu'à une bonne journée de couper la ligne d'arrivée de la Route du Rhum à Pointe-à-Pitre.

Qui du jeune marin Gabart (Macif), détenteur du record du tour du monde en solitaire (42 j 16 h), ou du vétéran Joyon (Idec Sport), détenteur du record du tour du monde en équipage (40 j 23 h), sera le vainqueur de la 11e édition de la prestigieuse transatlantique en solo ?

L'avantage est à Gabart, plus jeune skipper (35 ans) de la catégorie des bateaux les plus puissants, les Ultime (maxi-trimaran de 32 m de long pour 23 m de large dont certains peuvent voler).

Aux derniers pointages de samedi 20h00 (heure en métropole), Gabart était à 597 milles de l'arrivée (1105 km).

Et collé à ses basques, à 105 nm (194km), Joyon, marin de 62 ans qui donne tout ce qu'il a malgré un bateau plus ancien que celui de son principal rival (12 ans pour celui de Joyon, 3 ans pour celui de Gabart).

"Francis (Joyon) ne lâche rien mais c'est normal. Si j'étais lui, je ferais la même chose ! Parce que tant que la ligne d’arrivée n'est pas franchie, il faut être à fond la caisse et tout tenter jusqu’au bout" a lancé Gabart lors d'une vacation samedi avec le PC course.

- Piègeux -

"Mais moi, je vais tout faire pour rester à ma place ! C'est vrai que mon avance, avec des bateaux qui marchent à 30 noeuds, ce n'est pas grand-chose. Le fait que Francis soit juste là, forcément, ça me pousse", a-t-il poursuivi avant de préciser: "En fait, je suis à fond, vraiment à fond mais en gérant le risque

De son côté, Joyon, qui prend part à sa 7e Route du Rhum, sait plus que quiconque que l'arrivée sur l'île de la Guadeloupe est piégeuse.

"Je sens l'odeur de la Guadeloupe ! L'arrivée en Guadeloupe est traditionnellement très tactique et on peut perdre plusieurs heures complètement arrêté. J'ai connu ça en bien et en mal. En 2014, avec Yann Eliès, j'ai pu le passer mais, lors de l'autre édition, j'étais resté collé complètement", se souvient-il.

Après avoir atteint la Tête à l'Anglais, au nord de l'île, les deux navigateurs devront contourner l'île et là tout peut basculer.

Selon les dernières estimations, le vainqueur pourrait être sacré entre 16h00 et 18h00 heures locales, soit entre 21h00 et 23h00 en métropole.

Même si Gabart, sur son bateau dernière génération, maintient son avance sur Joyon, la journée de dimanche pourrait livrer un beau duel entre ces deux grands noms de la course au large.

- Thomson cavale -

"Je serai à ramasser à la petite cuillère à l’arrivée", avoue Joyon. "J'ai tendance à ne pas ménager le bateau. Il tient le coup car on l'a bien préparé et je tire dessus comme un fou. J'ai un peu réduit l'écart avec Macif. Ca m'a fait plaisir. Rien n'est jamais joué en multicoque. Il suffit d'un trou orageux et, avec nos trimarans, ce n'est qu'une question d’heures pour refaire ce type de retard."

Derrière eux, une bataille à trois se joue dans la catégorie-phare du célèbre Vendée Globe, les Imoca (monocoques de 18 m).

Le Gallois Alex Thomson (Hugo Boss), pour sa première participation, donne le tempo depuis départ de la course, dimanche 4 novembre à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine). Derrière lui, Paul Meilhat (SMA) et Vincent Riou (PRB).

"Je pense qu'Alex (Thomson) est celui qui attaque le plus dans l'alizé. Il pousse fort, maintenant qu'il est devant il doit creuser l'écart. Je me demande parfois comment il fait pour cavaler comme ça !", commente Michel Desjoyeaux, double vainqueur du Vendée Globe.

"Il sera dur à aller chercher. Il s'est exprimé avant le départ sur le fait que les Bretons sont les meilleurs du monde et il a probablement à cœur d'essayer d'être encore meilleur...", poursuit Desjoyeaux, victorieux de la Route du Rhum en 2002.

Le premier Imoca à couper la ligne est attendu vendredi.

À lire aussi

Sélectionné pour vous