Partager:
Clarisse Agbegnenou s'est dite samedi "outrée du manque de respect" à son égard de la part de la Fédération française de judo après un conflit à propos du kimono que la judoka a porté lors de son retour à la compétition vendredi.
"Je suis vraiment dépassée par la situation. Je suis outrée du manque de respect qu'on m'octroie", a-t-elle déclaré à l'AFP. "Je suis une sportive, je veux défendre mes titres, revenir à la compétition, montrer que tout est possible. Et ce qui m'en empêche, c'est ma propre fédération. C'est très grave."
Clarisse Agbegnenou, qui effectuait son retour en Grand Slam après son congé maternité, s'est présentée sur le tatami avec un kimono de son sponsor personnel, la marque Mizuno, alors que la Fédération française de judo a signé un partenariat avec Adidas.
La double championne olympique a justifié son choix en expliquant qu'elle n'avait plus combattu avec un kimono Adidas depuis plus de cinq ans et qu'elle préférait donc concourir avec un kimono qu'elle connaissait.
Adidas a en effet succédé à Mizuno comme équipementier de la Fédération en 2021, juste avant le congé maternité de la judoka de 30 ans.
"Ils auraient pu me dire: +Ecoute Clarisse, c'est compliqué, ce n'est pas notre équipementier. On sait que tu ne connais pas le kimono donc on peut te le passer pour l'essayer et comme ça tu peux voir si tu peux combattre avec. (Mais) ils ne m'ont apporté aucune solution", a-t-elle regretté.
Pour sanctionner le choix d'Agbegnenou de porter un kimono personnel, la Fédération avait décidé de la priver de son entraîneur fédéral pour la compétition.
"Me dire la veille au soir que je serai privée de coach à cause de mon kimono, c'est enfantin. Je trouve ça vraiment dommage et je me dis qu'ils auraient pu être plus adulte", a-t-elle estimé.
"Ils auraient pu se dire, +c'est qu'une compétition, c'est pas les Championnats du monde, c'est pas les Jeux olympiques, c'est son retour, on la laisse", a-t-elle poursuivi.
"Mettre le kimono d'un autre équipementier, ça nous met en porte-à-faux, je trouve que ce n'est pas respecter l'équipe de France", avait déclaré vendredi à l'AFP le président de la Fédération Stéphane Nomis.
"Ce que je lui ai dit c'est qu'on s'assoit, on écrit une convention, on te fait une proposition, tu reviens vers nous et on le fait proprement, calmement. Ça a été mon discours il y a une semaine, pas la veille. On ne l'a pas prise en otage", a-t-il ajouté, dénonçant "l'agressivité" de l'entourage de la judoka.