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Quarante-huit heures pour "sauver" les Mondiaux: habituée à jouer les premiers rôles depuis une dizaine d'années, l'équipe de France masculine de biathlon aborde le dernier week-end de compétition à Oberhof (Allemagne) sans le moindre podium.
Il faut remonter quatorze ans en arrière pour trouver trace d'un grand rendez-vous international achevé sans qu'un biathlète français monte sur un podium individuel. A l'époque, en 2009, Martin Fourcade a 20 ans et participe à ses tout premiers Mondiaux, à Pyeongchang, en Corée du Sud.
Depuis, à l'exception des Mondiaux-2019 post-olympiques, l'équipe de France masculine a même pris l'habitude de rapporter au moins un titre mondial ou olympique individuel année après année.
A Oberhof, il ne reste plus qu'une occasion aux Bleus, avec la mass start dimanche.
Pour l'instant, les deux médailles tricolores glanées en forêt de Thuringe sont venues de Julia Simon, sacrée championne du monde de la poursuite, et du relais mixte, en bronze en ouverture.
Interrogé sur la confiance en berne du groupe masculin, seulement quatre podiums individuels à son actif depuis le début de la saison (1 pour Fillon Maillet, 3 pour Jacquelin), "on est les premiers frustrés de cette situation, l'équipe, le staff, les coaches", répond Emilien Jacquelin, lui-même dans une spirale négative et resté en dehors du top 30 à Oberhof.
- "Les années se suivaient et se ressemblaient" -
"Les années se suivaient et se ressemblaient pour l'équipe (masculine), c'est la première année où ça se passe mal", poursuit le double champion du monde de poursuite, qui n'a pas défendu son statut le week-end dernier après sa 36e place dans le sprint.
"Tant qu'on essaie de grandir tous ensemble, ça peut être positif. Mais il faut qu'on fasse ce travail-là", souligne-t-il.
Seul Quentin Fillon Maillet, à la peine depuis le début de la saison après son brillant hiver précédent, ponctué de cinq médailles olympiques et du gros globe de cristal de la Coupe du monde, s'est approché du podium à Oberhof en terminant quatrième de l'individuel.
Au total, en trois courses individuelles (sprint, poursuite et individuel), le collectif masculin n'a obtenu que trois top 10 (deux pour QFM, un pour Antonin Guigonnat).
Après sa 37e place dans l'individuel, ex aequo avec Fabien Claude, Jacquelin a reconnu qu'il n'avait actuellement "pas les moyens de jouer devant".
Avant les mass start qui concluront la quinzaine mondiale, les Français comptent néanmoins s'illustrer en relais samedi - si le fort vent annoncé, avec des rafales pouvant atteindre les 85 km/h, ne joue pas les trouble-fête.
C'est Fillon Maillet qui conclura le relais français, après les passages de Guigonnat, Claude et Jacquelin.
- "Tous envie d'une médaille autour du cou" -
"Ce relais a souvent été un moteur dans l'histoire du biathlon français. Ils doivent se mettre au niveau de ce qu'ils sont capables de faire, qu'ils savent faire", en attend leur entraîneur Vincent Vittoz.
"On aura tous à coeur de montrer notre meilleur visage", promet Jacquelin.
"On a tous envie de faire une grosse performance collective et de sauver les Mondiaux pour l'équipe masculine, c'est clair, renchérit Claude. On a envie d'une médaille autour du cou, tous. Comptez sur nous."
"On sait le faire, on l'a fait quasiment à chaque fois en Coupe du monde" depuis le début de la saison, souligne-t-il.
Les Bleus se sont en effet hissés sur trois des quatre podiums de l'hiver en relais - tous dominés par la Norvège de Johannes Boe: deux fois sur la troisième marche (à Kontiolahti et Ruhpolding) et une fois sur la deuxième, à Anterselva (Italie) fin janvier.
Les Françaises nourrissent elles des espoirs dorés et s'élanceront dans l'après-midi (sauf report) dans le même ordre que lors de leurs deux relais victorieux de la saison (à Hochfilzen et Anterselva), sur quatre disputés, avec Lou Jeanmonnot, Anaïs Chevalier-Bouchet, sa soeur Chloé Chevalier, et Simon pour conclure.
Jamais les Bleues ne se sont parées d'or mondial en relais.